Cette recherche publiée dans la revue Applied and Environmental Microbiology de la Société américaine de microbiologie suggère une résistance hors pair du SRAS-CoV-2 : le virus pourrait survivre jusqu’à 30 jours sur des produits de viande réfrigérés ou congelés, conclut cette équipe de virologues de l’Université Campbell (Caroline du Nord). Ces données appellent à une surveillance plus rigoureuse de la chaine alimentaire.
L’auteur principal, Emily S. Bailey, professeur de santé publique et son équipe ont entrepris cette recherche après avoir appris que des épidémies de COVID-19 se développaient en Asie du Sud-Est sans transmission communautaire préalable. Ces rapports de cas suggéraient un autre mode de transmission et, après recherche, les scientifiques ont fait l’hypothèse que des produits carnés emballés et réfrigérés pourraient être la source du virus. L’objectif était donc de vérifier la capacité du virus à survivre dans ces conditions.
L'étude a été menée en utilisant du poulet, du bœuf, du porc et du saumon, et des virus de substitution présentant des protéines de pointe similaires à celles du SRAS-CoV-2. Ainsi, les scientifiques ont utilisé, comme substituts, 1 virus à ARN avec une enveloppe lipidique et 2 coronavirus animaux, le virus de l'hépatite murine et le virus de la gastro-entérite transmissible. Les chercheurs ont conservé les produits à des températures de réfrigération (4° C) et de congélation (-20 ° C). L’étude montre que :
les 3 virus survivent jusqu’à 30 jours,
- avec des réductions plus marquées de leur nombre observées à la réfrigération qu'aux températures de congélation ;
- cette réduction de la charge virale varie également selon la viande utilisée pour le test ;
- enfin, les virus peuvent être cultivés même après avoir été congelés pendant tout ce temps, ce qui suggère bien un risque de transmission
« Les implications sont importantes, alors que le virus SRAS-CoV-2 peut se répliquer dans l'intestin, comme dans les voies respiratoires : une surveillance rigoureuse est nécessaire pour prévenir la contamination des aliments et des surfaces de transformation des aliments. L'insuffisance de désinfection de certains de ces aliments avant leur conditionnement doit être également corrigée ».
Source: Applied and Environmental Microbiology June, 2022 DOI: 10.1128/aem.00504-22 Persistence of Coronavirus Surrogates on Meat and Fish Products during Long-Term Storage
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