Cette revue de la littérature menée par l’équipe du Johnson & Johnson Office of the Chief Medical Officer Health of Women, le démontre, les femmes sont beaucoup plus susceptibles de développer un COVID long. L’analyse révèle que le risque de COVID long est même augmenté de 22 % chez les femmes vs les hommes, soulignant le besoin non seulement de nouvelles recherches ventilées par sexe mais aussi d’une prise en charge mieux personnalisée de ces formes au long cours.
Cette revue a couvert toute la littérature publiée entre décembre 2019 et août 2020 sur le COVID-19 et entre janvier 2020 et juin 2021 pour le COVID long, spécifiquement. Au total, l’ensemble des études sélectionnées, soit 35 au total, couvraient un très large échantillon de 1.393.355 participants et ont fourni des données ventilées par sexe suffisamment détaillées sur les symptômes et les séquelles pour comprendre comment les femmes et les hommes vivent la maladie.
Car les femmes vs les hommes connaissent des complications et des symptômes sensiblement différents, qui pourront persister plus de 4 semaines après l'infection initiale -ce qui définit un COVID long-, et parfois pendant plusieurs mois.
L'analyse des données d'environ 1,3 million de patientes révèle ainsi que :
- les femmes atteintes de COVID long présentent une grande variété de symptômes, notamment des problèmes d’odorat, d’audition, de gorge parfois ; des troubles de l'humeur et neurologiques, mais aussi des affections cutanées, des troubles gastro-intestinaux et rhumatologiques ; ainsi que la fatigue.
- Les hommes auront plus tendance à souffrir de troubles endocriniens tels que le diabète et les maladies rénales.
Cette connaissance des différences fondamentales de manifestations cliniques selon le sexe est cruciale pour des décisions thérapeutiques éclairées et adaptées : « Les différences de fonction du système immunitaire entre les femmes et les hommes pourraient constituer un facteur important des différences observées entre les sexes dans le COVID long. Ainsi, les femmes vont plutôt développer des réponses immunitaires innées et adaptatives plus rapides et plus robustes, ce qui peut les protéger de la gravité de l'infection initiale. Cependant, cette même différence peut rendre
les femmes plus vulnérables aux réactions auto-immunes prolongées ».
Des différences entre les sexes avaient déjà été signalées lors de précédentes épidémies de coronavirus, ces différences de résultats entre les femmes et les hommes infectés par le SRAS-CoV-2 auraient pu être anticipées. Idéalement, les recherches devraient fournir des analyses par sexe, soulignent les auteurs. D’autant, que les femmes peuvent être plus exposées aux virus dans certaines professions,
telles que les soins infirmiers et les métiers de l’éducation, où elles sont plus fortement représentées.
Source: Current Medical Research and Opinion 21 June, 2022 DOI: 10.1080/03007995.2022.2081454 Sex differences in sequelae from COVID-19 infection and in long COVID syndrome: a review
Plus sur le COVID Long
Laisser un commentaire