Le risque d’obésité, précisément chez l’adolescent, est augmenté de 45 % avec un régime alimentaire riche en aliments ultra-transformés, conclut cette équipe de nutritionnistes de la São Paulo Research Foundation (FAPESP), dans le Journal of the Academy of Nutrition and Dietetics. Un nouvel appel à un accès élargi aux produits alimentaires frais et à de meilleures informations nutritionnelles. En particulier dans les pays riches où ce type d’aliments peut représenter jusqu’aux deux tiers des apports alimentaires de la journée.
L’étude a analysé les données alimentaires et de taille et de poids de 3.587 adolescents, âgés de 12 à 19 ans et participant à l’étude National Health and Nutrition Examination Survey (NHANES). Les participants ont été répartis en 3 groupes en fonction de quantité d’aliments ultra-transformés consommés (au cours des dernières 24 heures)- la plupart des participants ayant été interrogés à, 2 reprises, avec un intervalle de 2 semaines. L’analyse confirme que :
- les participants ayant le niveau le plus élevé (soit 64 % de leur apport alimentaire) d’apports en produits ultra-transformés ont un risque accru de 45 % de développer une obésité, un risque accru de 52 % d’obésité abdominale et un risque accru 63 % d’obésité viscérale (excès de graisse sur et autour des organes abdominaux, dont le foie et les intestins).
- Ce dernier type d’obésité étant étroitement lié à l’hypertension artérielle, la maladie coronarienne, le diabète de type 2, la dyslipidémie (cholestérol élevé) et un risque accru de décès.
Quelles explications ? Les boissons et aliments ultra-transformés contiennent des additifs chimiques conçus pour rendre les produits plus attrayants pour les sens, dont des colorants, des arômes, des émulsifiants et des épaississants. Leur densité énergétique est élevée, ainsi que leurs apports en sucre et en matières grasses, ce qui contribue directement à la prise de poids. Mais même les produits hypocaloriques tels que les boissons diététiques peuvent favoriser le développement de l’obésité en dépit de leur composition nutritionnelle,
en interférant notamment avec la signalisation de la satiété ou en modifiant le microbiote intestinal.
La variabilité des apports d’aliments ultra-transformés est élevée, selon les pays. Les aliments ultra-transformés représentent ainsi 19 % de l’apport énergétique en Colombie, 27 % au Brésil, 68 % au Royaume-Uni et 66 % aux États-Unis. Les enfants qui consomment ces produits ont moins d’accès et d’appétit pour les produits frais et prennent rapidement de mauvaises habitudes alimentaires.
« Nous devons aller au-delà de l’éducation nutritionnelle du public en appelant les politiques à favoriser l’accès aux produits frais et une information toujours plus claire sur les conditionnements, afin d’inciter les consommateurs à faire les meilleurs choix ».
Sources :
Journal of the Academy of Nutrition and Dietetics Jan, 2022 DOI: 10.1016/j.jand.2022.01.005 Associations Between Ultra-processed Foods Consumption and Indicators of Adiposity in US Adolescents: Cross-Sectional Analysis of the 2011-2016 National Health and Nutrition Examination Survey
Obesity Reviews December 2021 DOI :10.1111/obr.13387 Ultraprocessed food consumption and dietary nutrient profiles associated with obesity: A multicountry study of children and adolescents
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