Ces implants innovants, développés par une équipe de la Rice University (Houston) sont capables en effet d'éradiquer le cancer de l'ovaire et colorectal chez la souris, en seulement quelques jours. Un tout nouveau type d’immunothérapie, présenté dans la revue Science Advances, pour lequel les essais cliniques sont imminents.
L’auteur principal, Omid Veiseh, bio-ingénieur à l'Université Rice a développé ces implants (Voir visuel), en forme de billes contenant l’immunothérapie. L’équipe apporte ici une première preuve de concept d’efficacité de ces implants à éradiquer le cancer de l'ovaire et du côlon chez la souris en moins de 6 jours.
Une immunothérapie ciblée et rapide
Un implant en forme de bille : les chercheurs ont utilisé une plateforme de production de médicaments implantables de la taille d'une tête d'épingle, ces implants étant capables de délivrer en continu des doses élevées d'interleukine-2, un composé naturel qui active les globules blancs dans la lutte contre le cancer. Ces implants en forme de billes peuvent être implantées par chirurgie mini-invasive. Chaque implant contient des cellules conçues pour produire l'interleukine-2 enfermées dans une coque protectrice.
Une preuve de concept in vivo : chez la souris, le traitement s’avère redoutablement efficace, au point d’éradiquer la tumeur en quelques jours. Les chercheurs ont placé les implants à côté des tumeurs et dans le péritoine, une sorte de sac qui soutient les intestins, les ovaires et d'autres organes abdominaux. Le placement dans cette cavité permet en effet de concentrer l'interleukine-2 à proximité des tumeurs et de limiter l'exposition des tissus sains ailleurs.
L'interleukine-2 est une cytokine, une protéine utilisée par le système immunitaire pour reconnaître et combattre les maladies.
« Une fois que nous avons pu déterminer la bonne dose ou le bon nombre d’implants dont nous avons besoin, nous sommes capables d’éradiquer les tumeurs chez 100 % des animaux modèles de cancer de l'ovaire et chez 90 % des animaux modèles de cancer colorectal ».
Des essais cliniques sans tarder : les chercheurs espèrent pouvoir commencer les essais cliniques dès l’automne prochain (2022). Les composants choisis ont tous été démontrés comme sûrs pour une utilisation chez l'Homme, ce qui pourrait, en cas de validation par les tests, permettre un passage plus rapide en pratique clinique.
« Un des défis majeurs dans le domaine de l'immunothérapie est d'augmenter l'immunité antitumorale tout en évitant les effets secondaires systémiques des cytokines et d'autres médicaments pro-inflammatoires », précise l’un des co-auteurs, le Dr Amir Jazaeri, professeur d'oncologie gynécologique au MD Anderson : « Ici, nous démontrons que ces implants permettent une administration locale et régulée d'interleukine-2 qui induit l’éradication des tumeurs chez des souris, modèles de plusieurs types de cancers. Cela justifie le lancement de prochains essais cliniques ».
Avec de nombreuses applications à la clé, car la même approche pourrait être appliquée pour traiter les cancers du pancréas, du foie, des poumons et d'autres organes.
Source: Science Advances Mar, 2022 DOI: 10.1126/sciadv.abm1032 Clinically translatable cytokine delivery platform for eradication of intraperitoneal tumors
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