Appelée hyperactivité vésicale ou instabilité vésicale, ce type d’incontinence caractérisé par une perte involontaire d’urine précédée par un besoin urgent et irrépressible d’uriner, est une cause de handicap fonctionnel poussant à prévoir pour chaque sortie, des étapes mictionnelles. Pourtant il existe des traitements et des protections adaptées permettant de préserver la qualité de vie.
L’urgenturie est définie par la survenue d’un besoin mictionnel soudain et difficile, voire impossible à maîtriser. Cette envie irrépressible survient sans préambule ou lors de stimulations : contact avec le froid, l’eau, l’audition du bruit de l’eau s’écoulant, à proximité des toilettes, ou au moment de mettre la clef dans la serrure en rentrant chez soi.
Un handicap important pour la qualité de vie
En effet, en cas d’urgenturie, le sujet est contraint de gérer le quotidien en fonction des mictions, devant prévoir pour chaque déplacement la localisation des toilettes. L’organisation de la vie quotidienne devient tellement pénible, que parfois, le patient s’isole, renonçant à sortir de chez lui pour effectuer ses activités quotidienne. Les nuits sont marquées par de nombreux levers nocturnes entrainant des troubles du sommeil et de l’humeur. Il s’agit alors de pollakiurie nocturne, un trouble de la continence défini par des envies très fréquentes d’aller uriner au moins une fois toutes les heures et demie, avec, au moins, un lever nocturne.
Cette vessie instable ou hyperactive est liée à un dysfonctionnement vésical soit secondaire à une obstruction urinaire infra-vésicale (par exemple hypertrophie prostatique obstructive), soit conséquence d’une pathologie neurologique du fonctionnement vésico-sphinctérien ou d’une distension vésicale. Le plus souvent aucune cause n’est retrouvée (idiopathique). C’est une maladie principalement fonctionnelle due à l’activation prématurée du réflexe mictionnel normal.
Lorsqu’elle survient brutalement sans raison, il faut évoquer une épine irritative endovésicale, qui peut être tumorale, ou lithiasique, voire infectieuse. Une infection urinaire devra être recherchée systématiquement.
Diagnostiquer l’urgenturie :
L’interrogatoire évoque ce syndrome, confirmé par le calendrier mictionnel et le bilan urodynamique. Ses principales manifestations comprennent :
- les impériosités mictionnelles spontanées ou provoquées par des stimuli (eau, froid, clé sur la porte, etc.) ;
- la pollakiurie nocturne (plus d’un lever nocturne) ;
- la pollakiurie diurne (écart inter mictionnel inférieur à 1H30) ;
- l’incontinence urinaire nocturne et/ou diurne.
La cystomanométrie peut montrer une libération de l’activité contractile du détrusor, avec,
- des contractions vésicales désinhibées spontanées ou induites par différents stimuli, d’amplitude supérieure à 10 cm d’H2O pendant 10s (ou >15 cm d’H2O), caractérisant l’instabilité vésicale ;
- un arc reflexe mictionnel désinhibé : miction non inhibée à un faible remplissage.
Le traitement peut être initié dès que le diagnostic est posé. Bien que les aspects thérapeutiques soient nombreux, la chirurgie n’a pas sa place dans le traitement de l’instabilité vésicale.
- En première intention sans faire de bilan invasif, les anticholinergiques en l’absence de contre indication (glaucome, troubles du rythme cardiaque) sont indiqués ;
- En seconde ligne après avoir fait une cystoscopie pour éliminer une épine irritative intra vésicale, peuvent être proposés, selon l’environnement sanitaire du patient :
- des thérapeutiques rééducatives, comportementales (entrainement vésical),
- la neuromodulation sacrée ou tibiale postérieure,
- les injections détrusoriennes de Botox.
Ces traitements permettent de réduire considérablement les symptômes, et dans l’attente, des palliatifs adaptés à la morphologie des patients, hommes ou femmes, quel que soit leur âge, les activités et l’importance des mictions, permettent de préserver l’autonomie et la qualité de vie.
Plus d’informations sur l’urgenturie mictionnelle : UroFrance
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