Près d’1 tiers des patients diagnostiqués avec un COVID-19 développent un COVID long, conclut ce bilan de cliniciens de l’Université de Californie – Los Angeles (UCLA) qui révèle, précisément, que 30% des personnes traitées pour COVID-19 ont développé ensuite des séquelles aiguës caractérisant une forme longue de la maladie. De nouvelles données publiées dans le Journal of General Internal Medicine qui précisent les patients les plus à risque de ces formes longues, qui ne sont pas rares et dont le suivi doit être mieux pris en compte par nos systèmes de santé.
L’incidence et les facteurs de risque du COVID long, et même la définition clinique du « syndrome long » restent flous. Jusque-là considéré comme « une exception », avec une incidence très limitée, le COVID long se révèle plus fréquent et responsable de tout un spectre de symptômes, neurologiques, cardiaques ou respiratoires. Les chercheurs californiens ont donc cherché à préciser ses caractéristiques cliniques et sociodémographiques, ainsi que ses principaux afin de préciser les protocoles et les traitements les plus efficaces.
Facteurs de risque, tableau clinique, soins adaptés, tout reste encore à préciser
Quels facteurs cliniques et démographiques ? L’étude révèle en effet que les personnes à antécédents d’hospitalisation, de diabète et/ou ayant un indice de masse corporelle élevé sont plus susceptibles de développer un COVID long, alors que, curieusement, les personnes couvertes par Medicaid (donc avec des ressources plus modestes), ou ayant subi une greffe d’organe sont moins susceptibles de développer une maladie longue, probablement parce que ces personnes sont suivies plus régulièrement. L’origine ethnique et l’âge avancé et le statut socio-économique bien qu’associés à une maladie plus sévère et à un taux de mortalité plus élevé, n’apparaissent pas associés à la forme longue de la maladie.
Quels symptômes sont les plus fréquents et les plus caractéristiques ? L’étude, menée auprès de 1.038 suivis pour COVID dont 309 atteints de COVID long suivis en ambulatoire, confirme également les symptômes (autodéclarés) les plus persistants, soit,
- la fatigue : 31 % des participants ;
- l’essoufflement : 15 % ;
- la perte de l’odorat : 16 %.
L’étude illustre la nécessité de mieux comprendre la trajectoire de la maladie COVID et de préciser encore les facteurs associés au risque élevé de COVID long.
« Étant donné que les symptômes persistants peuvent être de nature subjective, nous avons besoin de meilleurs outils pour diagnostiquer avec précision le COVID long et devons être capables de le différencier d’autres maladies émergentes ou chroniques. Enfin, nous devons pouvoir proposer des soins ambulatoires adaptés », conclut l’auteur principal, le Dr Sun Yoo, professeur de sciences de la santé à la David Geffen School of Medicine de l’UCLA.
Source: Journal of General Internal Medicine 7 April, 2022 DOI: 10.1007/s11606-022-07523-3 Factors associated with post-acute sequelae of SARS-CoV-2 (PASC) after diagnosis of symptomatic COVID-19 in the inpatient and outpatient setting in a diverse cohort
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