On estime que 15% à 80% des personnes ayant développé un COVID-19 vont souffrir d’une forme longue de la maladie. Il n’existe pas de traitement connu du COVID long. En révélant comment l’exercice est efficace pour gérer plusieurs symptômes du COVID Long, cette équipe du Pennington Biomedical Research Center (Louisiane) apporte une nouvelle option, à la portée de tous ou presque. Cette revue de la littérature publiée dans la revue Exercise and Sport Sciences Reviews, décrypte le mécanisme sous-jacent à ces effets bénéfiques et révèle notamment, avec la pratique de l’exercice, une amélioration du contrôle de la glycémie et des symptômes dépressifs, deux conséquences fréquentes des formes longues de la maladie.
Le développement de l’hyperglycémie résulte ainsi de la perturbation de l’homéostasie métabolique immunitaire induite par le COVID-19. Des niveaux élevés de glucose induits par le stress psychologique, une inflammation persistante et un dysfonctionnement des cellules β peuvent entraîner l’activation de l’inflammasome dans les cellules β pancréatiques. Une interleukine (IL-1β) libérée par les cellules β provoque le recrutement et l’activation des macrophages, ce qui provoque la libération d’encore plus de cette interleukine, ce qui finit par inhiber la sécrétion d’insuline et déclencher un dysfonctionnement et une apoptose des cellules β pancréatiques. Cela conduit à une augmentation des niveaux de glucose puis de nouveau l’augmentation de ces interleukines d’où l’installation d’un cercle vicieux.
L’exercice en favorisant la libération de facteurs anti-inflammatoires, contribue à rétablir l’homéostasie cérébrale et la sensibilité à l’insuline, ce qui réduit les symptômes métaboliques et dépressifs.
L’exercice combat l’inflammation associée au COVID long,
qui conduit à une glycémie élevée et au développement de la dépression
Le COVID long provoque ce que les Centers for Disease Control (CDC) décrivent comme « une constellation de symptômes débilitants », dont notamment un brouillard cérébral, des douleurs musculaires et la fatigue qui peuvent durer des mois après la récupération globale de l’infection initiale. Certains patients peuvent même « ne pas tomber vraiment malade » à cause du COVID-19, mais éprouver, 6 mois plus tard, de nouveaux symptômes dont la toux, la fièvre, un diabète.
Alors qu’il n’existe aucun traitement connu pour le COVID long, l’exercice permet de stopper ce cercle vicieux de l’inflammation qui conduit au développement du diabète et de la dépression des mois après l’élimination du virus. Deux effets aujourd’hui largement documentés dans la littérature, souligne l’auteur principal, certains patients développant même une acidocétose diabétique, explique l’auteur principal, le Dr Candida Rebello, chercheur au Pennington Biomedical Research Center.
Briser la réaction en chaîne de l’inflammation : l’exercice peut être utilisé comme une thérapie permettant de briser la réaction en chaîne de l’inflammation qui conduit à des niveaux élevés de sucre dans le sang, puis au développement ou à la progression du diabète de type 2 et de la dépression. Un exercice modéré et régulier suffit à dissiper certains symptômes soulignent les auteurs. Marcher lentement, pratiquer 30 minutes par jour, mais par sessions de 15 minutes, « l’important est de s’y mettre, peu importe à quel niveau d’intensité. Il sera possible ensuite d’atteindre progressivement le niveau d’exercice recommandé ».
Source: Exercise and Sport Sciences Reviews 10 March, 2022 DOI:10.1249/JES.0000000000000284 Exercise as a Moderator of Persistent Neuroendocrine Symptoms of COVID-19
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