Alors que les interventions normalement mises en œuvre pour les enfants souffrant de trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) comme l’aménagement d’horaires ou de rythmes scolaires spécifiques ne peuvent être maintenues en cas de pandémie, et qu’à contrario les mesures de type barrières sont difficilement observables par les jeunes souffrant de TDAH, cette recherche souligne combien l’épidémie COVID-19 est difficile « à vivre » pour ces jeunes et constitue un second défi qui vient s’ajouter à leur TDAH. L’étude, publiée dans le Journal of Attention Disorders, sensibilise aux difficultés rencontrées par ces jeunes et leurs familles au cours de la pandémie et rappelle l’importance de mettre en œuvre des interventions de soutien psychologique pour les publics mentalement les plus fragiles.
Il s’agit de l’analyse, par une équipe de médecins de l’Université Lehigh (Pennsylvanie), des données de la grande étude longitudinale Adolescent Brain and Cognitive Development (ABCD) Study dont un large échantillon de jeunes répondant aux critères de diagnostic du TDAH vs un groupe de jeunes exempts de TDAH (témoins). Les participants des 2 groupes ont été appariés en fonction du sexe, de l’âge et de l‘origine ethnique. Les parents et les jeunes ont répondu à plusieurs enquêtes au cours de la première année de la pandémie et les chercheurs ont utilisé les données d’enquête de mai 2020 et mars 2021 pour leurs analyses.
En résumé, l’analyse révèle sans surprise, que
ces jeunes souffrant de TDAH encourent un plus grand risque de symptômes et de perturbations liés au COVID-19 :
parmi lesquels, des troubles importants du fonctionnement scolaire et de la santé mentale. Mais ils sont également plus susceptibles d’éprouver des symptômes psychologiques liés directement au COVID-19, comme des troubles du sommeil, de l’anxiété, la peur de l’infection, des difficultés d’apprentissage à distance, des conflits familiaux, des comportements enfreignant les règles et un décrochage scolaire durant la première année de la pandémie.
- Les jeunes atteints de TDAH sont moins susceptibles d’être sensibles à la surveillance parentale et l’engagement scolaire « à distance ».
Non seulement ils prennent de plein fouet les effets psychologiques de la pandémie mais sont également moins réceptifs aux interventions positives mises en œuvre, comme la présence plus importante des parents et la possibilité de suivre l’école à distance. Ces jeunes atteints de TDAH peuvent avoir besoin d’un soutien plus rigoureux, plus spécialisé et mieux personnalisé.
« Les jeunes atteints de TDAH sont particulièrement vulnérables aux changements de routine, en particulier dans l’apprentissage scolaire à l’école, et plus sensibles à l’anxiété et aux tensions familiales accrues», écrivent les auteurs.
Ces données doivent sensibiliser les politiques et la communauté à prendre en compte ces difficultés au mieux durant la pandémie. « La prise en compte de cette vulnérabilité peut aider les familles, les éducateurs et les cliniciens qui développent des interventions et des systèmes de soutien pour les jeunes atteints de TDAH ».
Source: Journal of Attention Disorders 17 Dec, 2021 DOI: 10.1177/10870547211063641 Impact of COVID-19 on Youth With ADHD: Predictors and Moderators of Response to Pandemic Restrictions on Daily Life
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