Seul l'alcool – pas la caféine – peut déclencher un trouble du rythme cardiaque, conclut cette équipe de l’Université de Californie – San Francisco (UCSF), qui a testé les déclencheurs possibles de cette maladie cardiaque courante, notamment la caféine, la privation de sommeil, le sommeil du côté gauche chez des participants équipés de trackers. Ces données, publiées dans le JAMA Cardiology et présentées lors des sessions scientifiques annuelles de l'American Heart Association suggèrent que seule la consommation d'alcool est systématiquement associée à une augmentation du nombre d'épisodes d'arythmie cardiaque.
Ainsi, certains facteurs de mode de vie peuvent tout de même jouer un rôle dans la gestion de la maladie et, le cas échéant, les personnes sujettes à l’arythmie pourraient être en mesure de réduire leur risque de fibrillation auriculaire (FA) en évitant certains déclencheurs. Les auteurs rappellent que la FA n’est pas une maladie anodine, et contribue à plus de 150.000 décès aux États-Unis chaque année. Enfin, son taux de mortalité est en augmentation ces 20 dernières années.
Les chercheurs ont été également surpris, dans cette étude, de constater que bien que la plupart des facteurs que les participants pensaient être liés à leur FA ne l’étaient pas, les participants du groupe d'intervention autosurveillés, ont toujours présenté moins d'arythmie que les témoins non suivis (et qui devaient juste déclarer leurs épisodes d'arythmie).
L’autosurveillance est toujours bénéfique !
Ces résultats suggèrent que la surveillance personnalisée voire l'autosurveillance est bénéfique en matière de santé, et ici pour la prévention de l’arythmie, commente en substance l'auteur principal, le Dr Gregory Marcus, professeur de cardiologie de l'UCSF.
L’étude « I-STOP-AFib » menée ici auprès de 450 participants équipés d’un électrocardiogramme mobile ainsi que d’une application mobile permettant d’enregistrer les déclencheurs possibles, a pris en compte les facteurs suivants : la consommation d’alcool, de caféine, dormir sur le côté gauche ou le manque de sommeil, un repas trop riche, une boisson trop fraîche ou un régime particulier, la pratique d’un exercice plus intense.
- Bien que la caféine soit le déclencheur le plus souvent invoqué par les patients et la substance la plus souvent sélectionnée pour les tests, l’étude n’identifie aucune preuve d'une relation à court terme entre la consommation de caféine et la fibrillation auriculaire (FA) ;
- au contraire, la caféine semble exercer un effet protecteur ;
- en revanche, la consommation d'alcool s’avère systématiquement associée à un risque accru de FA ;
- aucune association avec l'arythmie n'est observée avec les autres facteurs étudiés.
enfin, les participants du groupe d’intervention (équipés) ont signalé moins d'épisodes de FA que les participants témoins, ce qui suggère que l’autosurveillance, en général, pourrait réduire le risque d'avoir un épisode de FA.
Source: JAMA Cardiology November 14, 2021 DOI :10.1001/jamacardio.2021.5010 Individualized Studies of Triggers of Paroxysmal Atrial Fibrillation
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