On sait que l'analyse des cheveux est un moyen fiable pour évaluer l'exposition à certaines substances endogènes ou exogènes, également détectables dans l'urine, le sang ou la salive. Avec une caractéristique, les cheveux en gardent la trace, des mois après l’exposition. Par ailleurs, prélever quelques cheveux reste un geste simple et non invasif. Cette analyse par tests capillaires, menée en Jordanie, ajoute à la preuve de l’impact sévère de la pandémie, sur la santé mentale de certaines familles et enfants plus défavorisés. Ces données, objectives, publiées dans la revue Child Development, appellent à un plan de soutien renforcé et immédiat.
Les chercheurs de la NYU Abu Dhabi (NYUAD), en collaboration avec des collègues de l'Université de Californie Davis et de l'Université Hachémite (Zarka, Jordanie) utilisent ici un test de cortisol capillaire pour évaluer les niveaux de stress dans les familles, associés à la pandémie COVID-19.
Une augmentation significative du cortisol chez les familles les plus touchées
Des échantillons de cheveux ont été prélevés chez des mères et des enfants de 52 familles, en juin 2020 et les niveaux de cortisol évalués, comparés à ceux identifiés dans des prélèvements effectués en 2019 pour une autre étude. L’analyse révèle une concentration accrue de cortisol dans les cheveux des enfants, confirmant des niveaux de stress élevés lors des 3 premiers mois de la pandémie. Parallèlement, l’étude identifie une détérioration de la santé mentale chez les enfants et les mères dès décembre 2020.
« Nos recherches révèlent que dans les familles confrontées à une plus grande adversité, les tests de cortisol capillaire des enfants et des mères révèlent les plus fortes augmentations de concentration. Ces résultats soulignent l'importance de développer des plans de soutien pour ces familles, à mettre en œuvre lors de périodes de crises aiguës et prolongées ».
Des effets sur la santé mentale à long terme ? L’analyse conclut que sans un soutien efficace, les conséquences physiologiques et psychologiques néfastes de la pandémie de COVID-19 auront probablement des effets à long terme sur le développement et les capacités d’apprentissage des enfants.
Des effets sur la santé mentale à vie, dont le coût sera très probablement plus élevé que les dépenses nécessaires au soutien de ces familles.
Source: Child Development 06 September 2021 DOI: 10.1111/cdev.13662 Adrenocortical and psychosocial responses of families in Jordan to the COVID-19 pandemic
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