Oui, répondent en cœur ces scientifiques de Pfizer, BioNTech et de l'Université du Texas à Galveston. Leur essai pilote suggère en effet que la troisième dose du vaccin Pfizer-BioNTech permet d’augmenter « considérablement » les niveaux d'anticorps neutralisants contre le SRAS-CoV-2, mais aussi de gagner en protection contre les nouveaux variants. Ces données publiées dans le New England Journal of Medicine, alors que la plupart des pays organise cette troisième injection vaccinale pour les groupes les plus vulnérables, soutiennent donc l’efficacité de la 3è dose.
L’étude révèle en effet que les niveaux d'anticorps neutralisants, clé de l'immunité protectrice, ont chuté de manière significative 7 à 9 mois après la vaccination à deux doses. Cette baisse des taux d'anticorps neutralisants apparaît corrélée à l'observation d’une reprise des infections chez les personnes vaccinées.
Une 3è dose du vaccin Pfizer-BioNTech permet à la fois de rehausser les niveaux d'anticorps neutralisants bien au-delà des niveaux atteints après la 2è dose, et d’augmenter la capacité des anticorps à inhiber plus efficacement les variantes, y compris les variantes bêta et delta.
La 3è dose permet une remontée ainsi qu’un élargissement de la protection contre les différents variants.
Ces derniers mois, des chercheurs puis des décideurs ont fait l’hypothèse qu’une 3è dose pourrait prolonger la protection et augmenter encore l'étendue de la protection contre les variantes, résume l’auteur principal, le Dr Pei-Yong Shi, professeur de biochimie et de biologie moléculaire de l'Université du Texas à Galveston.
Cet essai pivot mondial, randomisé, contrôlé par placebo, de phase 1–2–3 confirme cette hypothèse. L’essai a consisté à
- administrer aux participants 2 doses du vaccin Pfizer – BioNTech à 21 jours d'intervalle qui ont apporté une efficacité protectrice de 95% contre le COVID durant de 7 jours à environ 2 mois après la 2è dose ;
- cette efficacité a diminué à 84% entre 4 et environ 6 mois après la 2è dose ;
- entretemps, les variantes dont la variante hautement transmissible B. 1.617.2 (delta) actuellement dominante, ont remplacé la souche d'origine, suggérant le besoin éventuel d'une 3è dose de vaccin ;
- dans le cadre de cet essai, une troisième dose de vaccin a donc été administrée, entre 7,9 à 8,8 mois après la 2è dose à 11 participants âgés de 18 à 55 ans et à 12 participants âgés de 65 à 85 ans ;
- cette 3è dose n’a entraîné que des effets secondaires « principalement légers à modérés » et similaires à ceux relevés après la 2è dose ;
- 1 mois après la 3è dose, les niveaux d’anticorps neutralisants contre le virus d’origine ont augmenté jusqu'à plus de 5 à 7 fois plus qu’après la 2è dose ;
- 1 mois après la 3è dose, les niveaux d’anticorps neutralisants contre le variant bêta ont augmenté davantage que contre le virus de type sauvage, et jusqu’à plus 15 à 20 fois qu’après la 2è dose ;
- Après la 3è dose, niveaux d’anticorps neutralisants augmentent durant 7 jours à 1 mois, ce qui n’était ps le cas avec la dose 2 ;
Le niveau de protection 1 mois après la 3è dose est estimé à 85% contre le variant delta
(comme la souche d’origine) chez les jeunes adultes et de 92% chez les adultes plus âgés (Visuel ci-contre).
Ainsi la dose 3 permet de gagner en protection, à la fois en niveau et en ampleur. Les chercheurs confirment ainsi qu’une troisième dose pourrait prolonger la protection et augmenter encore son étendue.
N.B. Cette étude a été financée par Pfizer and BioNTech.
Source: New England Journal of Medicine 15-Sep-2021 DOI: 10.1056/NEJMc2113468 SARS-CoV-2 Neutralization with BNT162b2 Vaccine Dose 3
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