Des millions de personnes sont victimes de violence conjugale au cours de leur vie et les violences intra-familiales ont connu une forte hausse au cours des confinements. Cette équipe de psychologues de l'Université d'État de New York à Binghamton a souhaité répondre au besoin d’évaluation objective des cliniciens, des données essentielles pour apporter la meilleure aide thérapeutique aux victimes. L’équipe qui a ainsi évalué des dizaines de mesures disponibles utilisées pour évaluer la violence entre partenaires intimes, a retenu, pour ses confrères, les marqueurs les plus efficaces. C’est à lire, par les professionnels, dans la revue Trauma, Violence, & Abuse.
La violence entre partenaires intimes (VPI) est le terme général utilisé – notamment par l’Organisation mondiale de la Santé) pour désigner non seulement les actes de violence physique, mais aussi d'autres comportements abusifs, tels que la violence psychologique et émotionnelle ou les stratégies de contrôle ou de domination. Selon des sources américaines, 22,3 % des femmes et 14 % des hommes subissent des violences physiques graves de la part d'un partenaire intime au cours de leur vie (Source : National Intimate Partner and Sexual Violence Survey).
Les auteurs, Erin F. Alexander, chercheur à l'Université de Binghamton et Matthew D. Johnson, professeur de psychologie exercent auprès de patients victimes et ont souhaité mettre au clair les éléments d’évaluation les plus efficaces en pratique clinique. Les chercheurs ont identifié au total 87 mesures et ont tenté d’identifier celles qui étaient les plus significatives pour l’évaluation mais aussi la thérapie de soutien. Les chercheurs ont donc effectué une large revue de la littérature et analysé, à travers 222 études, pour chaque mesure les données publiées. Ils aboutissent ainsi à 18 mesures d’évaluation essentielles de la VPI, pour le clinicien, sur les 87 recensées.
« Nous retenons ces mesures parce qu'elles ont été mieux étudiées et que les études les confirment comme des indicateurs valides de VPI ».
Les mesures répondent à différents objectifs : le dépistage rapide, l’évaluation de la sévérité, des preuves en justice pénale ainsi que des mesures sur les comportements violents et des mesures de formes spécifiques d'abus (par exemple, physique, sexuel, psychologique) sans avoir à poser ouvertement des questions délicates au patient. Elles comprennent notamment :
- les antécédents de violence,
- les antécédents d’incarcération,
- la fréquence des comportements dangereux,
- le sévérité des lésions physiques,
- mais également différentes données socio-démographiques.
L’évaluation d’éventuelles VPIs est la première étape avant toute thérapie de couple ou d’un des partenaires, rappellent les psychologues. D’autant que certaines études suggèrent qu'il est dangereux de mener une thérapie de couple dans certains cas de relations violentes. Disposer d’un outil d’évaluation valide au début de la thérapie peut aider les thérapeutes à savoir si un couple est aux prises avec la violence conjugale, à quel point c'est grave et quels sont les types d'abus commis. Un tel outil peut également permettre aux thérapeutes de prendre les meilleures décisions pour aider le couple, en particulier, prendre les meilleures mesures de sécurité pour aider une victime à se sortir d'une situation dangereuse.
Une étape importante vers une échelle basée sur les mesures existantes, reconnue et facilement utilisable par les cliniciens.
Source: Trauma, Violence, & Abuse May 10, 2021 DOI: 10.1177/15248380211013413 Evaluating Measures of Intimate Partner Violence Using Consensus-Based Standards of Validity
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