Conserver des cellules souches dans l’état de quiescence ou au repos pourrait permettre d’endormir certaines tumeurs cérébrales agressives, comme le glioblastome, par exemple. Cette étude fondamentale de cancérologues et de bioingénieurs de l’Arizona State University (ASU) qui aboutit au développement d’un nouvel outil de classification du cycle cellulaire, ouvre, dans la revue Molecular Systems Biology, une nouvelle voie thérapeutique, endormir les cellules tumorales, plutôt que de tenter de les éliminer.
Les scientifiques analysent les données des cellules souches du cerveau et explorent un nouvel état de cellules souches neurales qui donne un aperçu du processus de développement du cancer et ouvre de nouvelles voies de traitement du cancer du cerveau. « La biologie a toujours de nouvelles perspectives à nous faire découvrir, il suffit de regarder », relève l’auteur principal, le Dr Christopher Plaisier, chercheur à l’Ira A. Fulton Schools of Engineering de l’ASU : « Le cycle cellulaire est un domaine bien étudié et pourtant nous identifions ici une nouvelle phase ».
« La principale caractéristique de tout cancer est que les cellules prolifèrent »
L’équipe utilise le séquençage d'ARN unicellulaire pour analyser les cellules souches cérébrales et les différentes phases du cycle cellulaire. En exploitant cette technique, l’équipe aboutit à un nouvel outil de classification du cycle cellulaire – appelé ccAF- qui permet d’examiner avec une très haute résolution ce qui se passe au cours du cycle de croissance des cellules souches et d’identifier les gènes clés de ces différentes phases du cycle cellulaire.
Une toute nouvelle compréhension de la croissance des tumeurs cérébrales : l’analyse, avec l'outil ccAF des données cellulaires de gliome, révèle que les cellules tumorales sont souvent à l'état de croissance Neural G0 (état de quiescence ou de repos) ou G1. Au fur et à mesure que les tumeurs deviennent plus agressives, de moins en moins de cellules restent dans cet état neural G0 de dormance. Cela signifie que de plus en plus de cellules prolifèrent et font croître la tumeur.
Quiescence cellulaire et pronostic du cancer : lorsque les scientifiques regardent la relation entre les niveaux de cellules à l’état G0 et le pronostic de patients atteints de glioblastome, ils constatent que des niveaux plus élevés de Neural G0 dans les cellules tumorales sont associés à des tumeurs moins agressives.
Ainsi, la quiescence pourrait être une cible prometteuse ou l’objectif de nouveaux traitements médicamenteux :
« si nous parvenions à plonger plus de cellules dans cet état de repos, les tumeurs seraient moins agressives ».
Ainsi, si les traitements anticancéreux actuels se concentrent sur la destruction des cellules cancéreuses, avec un effet collatéral de débris cellulaires dans la zone environnante de la tumeur, il s’agirait ici plutôt de les endormir.
Déterminer ce qui incite une cellule à entrer dans le cycle de division ou à rester à l’état de repos G0 permettrait aussi de comprendre les processus sous-jacents à la croissance tumorale.
« Nous commençons à travailler sur des moyens de bloquer les cellules à certains points du cycle cellulaire, précisément à l'état G1 ou G0 ».
Source: Molecular Systems Biology 8 June, 2021 DOI: 10.15252/msb.20209522 Neural G0: a quiescent-like state found in neuroepithelial-derived cells and glioma
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