Le vaccin contre la grippe protège contre certains des effets sévères du COVID-19, notamment la septicémie, la thrombose veineuse profonde (TVP) et l’accident vasculaire cérébral (AVC), et donc indirectement contre la nécessité de soins intensifs, suggère cette étude de l'Université de Miami présentée au Congrès 2021 de la Société européenne de microbiologie clinique et des maladies infectieuses (European Congress of Clinical Microbiology & Infectious Diseases-ECCMID).
Ainsi, le vaccin contre la grippe pourrait offrir une protection « vitale » contre le COVID-19, conclut cette analyse des données de patients du monde entier : ces personnes, vaccinées contre la grippe, en cas de COVID-19 sont moins susceptibles de se rendre aux urgences et d'être admis en unité de soins intensifs (USI). Vacciner en population générale contre le COVID-19 est un défi majeur et la production et la distribution de vaccins augmentent quotidiennement, les vaccins manquent toujours dans certains pays et cette efficacité, même partielle, du vaccin antigrippal pourrait contribuer à réduire les effets les plus dramatiques de la pandémie.
Ce n’est pas la première étude à suggérer cette efficacité du vaccin antigrippe,
de petites études ayant déjà documenté cette capacité de protection contre le COVID-19. L’auteur principal, le Dr Susan Taghioff, de la Miller School of Medicine de l'Université de Miami et son équipe ont effectué une analyse rétrospective des données sur des dizaines de milliers de patients dans plusieurs pays (États-Unis, Royaume-Uni, Allemagne, Italie, Israël et Singapour), passé au crible leurs dossiers de santé électroniques et sélectionné 2 groupes de 37.377 patients. Ces 2 groupes ont été appariés pour les facteurs qui pourraient affecter leur risque de COVID-19 sévère, notamment l'âge, le sexe, l'origine ethnique, le tabagisme et les problèmes de santé tels que le diabète, l'obésité et la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC).
- Le premier groupe a reçu le vaccin contre la grippe entre 2 semaines et 6 mois avant de recevoir un diagnostic de COVID-19 ;
- le deuxième groupe était également constitué de patients ayant développé le COVID-19 mais non vaccinés contre la grippe.
L'incidence de 15 effets indésirables (septicémie, AVC, TVP, embolie pulmonaire, insuffisance respiratoire aiguë, syndrome de détresse respiratoire aiguë, arthralgie, insuffisance rénale, anorexie, crise cardiaque, pneumonie, visite aux Urgences, hospitalisation, admission en soins intensifs et décès) dans les 120 jours suivant le test positif pour COVID-19 a ensuite été comparée entre les 2 groupes. L'analyse constate que les patients non vaccinés contre la grippe ont :
- un risque accru de 20% d’être pris en charge en soins intensifs ;
- un risque accru de 58% d’avoir à se rendre aux urgences ;
- un risque accru de 45% de septicémie ;
- un risque accru de 58 % d’AVC ;
- un risque accru de 40% de TVP.
En revanche le vaccin contre la grippe ne semble pas réduire le risque de décès.
On ignore comment le vaccin antigrippal offre une protection contre le COVID-19, mais la plupart des théories expliquent que le vaccin antigrippal renforce le système immunitaire inné. Les chercheurs suggèrent que le vaccin contre la grippe protège contre plusieurs effets graves du COVID-19. Ils ajoutent que davantage de recherches sont nécessaires pour mieux comprendre les mécanismes sous-jacents, mais recommandent d’utiliser le vaccin contre la grippe pour aider à fournir une protection accrue anti-COVID, dans les pays où il y a une forte pénurie de vaccins.
« Avoir ainsi accès aux données en temps réel de millions de patients est un outil de recherche puissant. Ici, cela a permis à l’équipe d'observer une association précieuse, entre le vaccin contre la grippe et une morbidité plus faible chez les patients COVID-19 ».
Source: European Congress of Clinical Microbiology & Infectious Diseases (ECCMID) 11-Jul-2021 Flu jab protects against some of the severe effects of COVID-19, including
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