Dans cette ère de vieillissement des populations et de « nouveaux » objectifs de vieillissement et d’espérance de vie en bonne santé, les polyamines ont peut-être un rôle clé à jouer. Les fonctionnalités des polyamines et de leurs analogues sont déjà documentées dans le traitement et la prévention des maladies liées à l'âge. Cependant, cette équipe de bioingénieurs de Technical University of Denmark a trouvé le moyen d’optimiser encore ces molécules pour produire un complément qui a le potentiel d'optimiser le vieillissement en bonne santé. Ces travaux publiés dans la revue Nature Catalysis mettent en particulier l’accent sur une polyamine, la spermidine, déjà naturellement présente dans le sang : un inducteur d’autophagie qui favorise ainsi l’élimination des protéines endommagées et toxiques, en particulier dans les cellules du cerveau.
Les polyamines favorisent l’interaction avec d'autres molécules, initient la synthèse de l'ADN et des protéines et sont donc des facteurs indispensables aux processus de croissance cellulaires (y compris dans les tumeurs…). Leur rôle clé dans des fonctions cellulaires essentielles en particulier la division cellulaire et donc la « régénération » peuvent expliquer tout leur intérêt dans la lutte contre le vieillissement.
Les polyamines, un type de sénolytiques ?
Cette équipe de recherche qui travaille aussi à relever le défi d’un vieillissement en bonne santé, étudie le potentiel de biosynthèse de plusieurs polyamines et analogues de polyamines avec des fonctionnalités déjà connues dans le traitement et la prévention des maladies liées à l'âge. L’équipe s’est concentrée sur la spermidine, dont les niveaux sanguins diminuent avec l’âge. Il existe déjà des compléments alimentaires ou certains produits alimentaires enrichis en spermidine mais inégalement fiables et efficaces sur la durée.
Les scientifiques optent ici pour des techniques de pointe d'ingénierie métabolique pour modifier le métabolisme de la levure afin de produire des polyamines et des analogues de polyamines. 7 voies biosynthétiques de synthèse de la spermidine sont ainsi explorées et évaluées pour leur rendement, à partir de l'arginine ou de l'ornithine.
Une preuve de concept : la voie la plus efficace de production de la spermidine associée à un métabolisme cellulaire spécifique de la levure, permet d’atteindre une production de spermidine à des titres de 2,3 grammes par litre à l'échelle du laboratoire.
« Il parait donc possible de parvenir à terme à des rendements permettant de répondre aux défis du vieillissement de la population », commente l’auteur principal, Jens Nielsen, professeur à la Chalmers University of Technology.
Vers des interventions nutritionnelles anti-âge : même si la souche doit encore être améliorée, la production à grande échelle est déjà en cours de mise en œuvre. La production a été confiée à la biotech Chrysea Labs qui a pour mission le développement d’interventions nutritionnelles visant à augmenter l’espérance de vie en bonne santé en améliorant le mécanisme anti-âge naturel d'autophagie qui booste le renouvellement cellulaire.
P.S. Cette étude a reçu le soutien du Novo Nordisk Foundation Center for Biosustainability
Source: Nature Catalysis 17 June 2021 DOI : 10.1038/s41929-021-00631-z Engineering yeast metabolism for the discovery and production of polyamines and polyamine analogues
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