« Les procédures dentaires pendant cette période de pandémie ne sont pas plus risquées que la consommation d’un verre d'eau », titre le communiqué de cette équipe de l’Ohio State University qui démontre et confirme que le risque d'infection par le SRAS-CoV-2 chez le dentiste est extrêmement rare. L’étude publiée dans le Journal of Dental Research montre que les chirurgiens-dentistes entourés d'aérosols dans leur pratique ont mis en œuvre depuis toujours des mesures d’asepsie efficaces et que c'est l'eau des jets d’irrigation, plutôt, qui provoque la présence de bactéries communes et non dangereuses.
On sait que les chirurgiens-dentistes, en première ligne d’exposition au virus, ont bien appliqué les mesures de prévention, et ont été parmi les premiers professionnels de santé à adopter des mesures supplémentaires pour lutter contre le COVID-19. De nouveaux protocoles ont été mis en œuvre, dont des systèmes de ventilation renforcés, des systèmes d'aspiration des aérosols, le port de masques et d’écrans faciaux au-dessus des lunettes et des temps d'arrêt prolongés entre 2 consultations. Pour preuve moins d’1% d’entre eux se révélaient positifs au COVID-19, fin 2020, selon les chiffres de l’American Dental Association (ADA).
Mais le patient est-il à risque ?
Le SRAS-CoV-2 se propage principalement par le biais de gouttelettes respiratoires et les procédures dentaires sont connues pour produire des volumes importants d’aérosols ce qui peut faire craindre, quelles que soient les mesures d’asepsie et de désinfection, la propagation d’aérosols de salives contaminées et donc pour les patients, un risque de transmission élevée.
L’étude, menée de mai à juillet 2020 visait donc à déterminer si la salive (et ses microbes) est présente dans les aérosols et les pulvérisations. Les chercheurs ont effectué des prélèvements sur les dentistes et personnels dentaires, sur l'équipement des cabinets et surfaces pouvant être contaminées par les aérosols au cours des procédures dentaires. Ils ont également collecté des échantillons de salive des 28 patients participant, et des jets d’eau utilisés pour rincer la bouche, avant chaque procédure et, 30 minutes après la procédure. Enfin, l’équipe a utilisé une technologie de séquençage du génome lui permettant de caractériser d'abord le mélange microbien dans la salive, dans les jets d’irrigation et dans les échantillons d'aérosol collectés sur les personnels, le matériel et les surfaces.
L’analyse de la composition génétique des organismes détectés dans ces échantillons montre que la solution aqueuse circulant dans les dispositifs d'irrigation, et non la salive, est la principale source de bactéries ou de virus présents dans les prélèvements effectués chez les patients. Mais c'est aussi le cas pour les autres prélèvements: ainsi, quelle que soit la procédure ou l'endroit où le condensat a atterri, les microbes présents dans les jets d’irrigation contribuent à environ 78% des organismes retrouvés tandis que la salive, lorsqu’elle est présente ne contribue qu’à hauteur de 0,1% à 1,2% des microbes identifiés.
- Même lorsque de faibles niveaux du virus SRAS-CoV-2 ont été détectés dans la salive de patients asymptomatiques, les aérosols générés au cours de leurs procédures ne présentent aucune trace de coronavirus. « En substance, d'un point de vue microbien, le contenu des différents prélèvements reflète plutôt l'environnement du cabinet que la salive des patients », expliquent les auteurs.
Les soins bucco-dentaires ne doivent pas être reportés,
au contraire, une mauvaise santé bucco-dentaire pourrait augmenter la susceptibilité à l'infection.
« Certaines espèces qui vivent dans votre bouche peuvent ressembler étroitement à celles de l'eau et de l'environnement ». Des résultats rassurants, mais qui ont également du sens : le jet d’irrigation dilue la salive par 20 à 200 fois.
Source: Journal of Dental Research May 12, 2021 Research Article DOI : 10.1177/00220345211015948 Sources of SARS-CoV-2 and Other Microorganisms in Dental Aerosols
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