Aucun vaccin n'est efficace à 100%, il existe donc toujours un risque d'infection après la vaccination. Ce risque est minime et même « minuscule », écrivent ces virologues de l’Université de Californie – San Diego et de l’UCLA, dont l'étude menée auprès de professionnels de santé vaccinés aboutit à un très faible taux de tests positifs. Si chacun est conscient des taux d'efficacité des vaccins actuels, légèrement en deça de 100%, cette étude publiée dans le New England Journal of Medicine (NEJM) délivre un message clair : le maintien des mesures de prévention et de distanciation reste essentiel jusqu’à atteinte de l’immunité collective par la vaccination.
L’étude a exploité le dépistage quotidien obligatoire des symptômes des personnels de santé, des patients et des visiteurs, et de la capacité de dépistage élevée de l'UC San Diego Health et de l'UCLA Health. Les chercheurs ont donc pu identifier les infections symptomatiques et asymptomatiques parmi les personnels de santé déjà vaccinés, explique le Dr Jocelyn Keehner co-auteur de l’étude et expert en maladies infectieuses. Enfin, ce groupe de population et ce contexte ont permis aux auteurs de préciser les taux d'infection en situation réelle.
Un très faible taux de positivité parmi les professionnels de santé « totalement » vaccinés
L’étude confirme le niveau de protection élevé de la vaccination mais n’exclut pas quelques réinfections, rares, post-vaccination : le suivi de plus de 35.000 professionnels de santé vaccinés avec les vaccins Pfizer ou Moderna entre le 16 décembre 2020 et le 9 février 2021 (36.659 premières doses et 28.184 secondes doses), à une période de forte augmentation de l’incidence, constate que :
- 379 personnes ont été testées positives pour le SRAS-CoV-2 au moins un jour après la vaccination, dont 71% dans les 2 premières semaines suivant la première dose ;
- 37 participants ont été testés positifs après avoir reçu les 2 doses ;
- le risque absolu de tests positifs pour le SRAS-CoV-2 après la vaccination est compris entre 0,97 et 1,19%, un niveau de risque un peu plus élevé que celui identifié dans les essais cliniques Moderna et Pfizer ;
Ce taux de réinfection post-vaccination un peu plus élevé chez les professionnels de santé peut s’expliquer par :
- l’exposition particulièrement élevée des personnels de santé au virus.
- un accès régulier aux tests de détection ; et plus fréquent -en milieu hospitalier- pour les cas asymptomatiques ;
- une typologie d’âge différente de celle des participants aux essais cliniques de Pfizer et de Moderna.
Le risque d'infection 14 jours après la deuxième dose, lorsque l'immunité maximale est censée être atteinte
reste rare mais n’est pas nul.
Le résultat n'est pas surprenant et cohérent avec les données d’efficacité publiées par Pfizer et Moderna et situées aux environs de 90% (et non 100%). Le message délivré par les chercheurs n’est donc pas l'annonce d'une persistance d’un risque minime après la vaccination, mais bien la nécessité, même vacciné, de respecter les mesures barrières:
« La poursuite des mesures de prévention et de distanciation est cruciale, même dans des contextes de forte couverture vaccinale. Ces mesures resteront essentielles jusqu’à atteinte de l’immunité collective », précisent les auteurs.
Source: NEJM March 23, 2021 DOI: 10.1056/NEJMc2101927 SARS-CoV-2 Infection after Vaccination in Health Care Workers in California
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