Les cellules immunitaires du liquide céphalo-rachidien (LCR) permettent bien de prédire la réponse à l'immunothérapie, confirme cette équipe du Vall d'Hebron Institute of Oncology (VHIO, Barcelone), qui décrit ainsi une forme de biopsie liquide permettant la caractérisation du microenvironnement tumoral dans les métastases cérébrales. Ces travaux, publiés dans la revue Nature Communications confirment notamment que ces cellules du LCR ont des caractéristiques similaires aux cellules des métastases cérébrales et peuvent donc constituer des biomarqueurs moins invasifs pour prédire la réponse des patients aux immunothérapies.
L’auteur principal, Joan Seoane et son équipe montrent que les cellules immunitaires accédant au liquide céphalo-rachidien « récapitulent » fidèlement les caractéristiques des cellules identifiées dans les métastases cérébrales. Un avantage pour le suivi des traitements de certaines métastases cérébrales : « L'un des défis majeurs dans l'amélioration des résultats pour les patients souffrant de métastases cérébrales réside dans le fait que les nouvelles lésions peuvent différer énormément de la tumeur primaire, et donc répondre d'une manière différente aux thérapies immunitaires ».
Caractériser le phénotype immunologique par biopsie liquide
Les métastases cérébrales sont la tumeur cérébrale la plus fréquente, avec un pronostic très négatif. Seule une fraction des patients bénéficie d’un traitement par inhibiteur de point de contrôle immunitaire, une forme d'immunothérapie innovante pour le traitement des cancers. Cependant, pour prédire et suivre la réponse à ces thérapies, il est nécessaire de caractériser des échantillons de tumeurs. Le principe de la biopsie liquide est particulièrement adapté aux tumeurs cérébrales malignes, en raison de leur localisation anatomique.
De précédentes études de la même équipe et d’autres groupes de recherche ont déjà suggéré que le LCR peut apporter des données vitales sur les caractéristiques génomiques des tumeurs cérébrales et peut donc être utilisé dans la biopsie liquide mini-invasive. Mais ici, les chercheurs vérifient que ce type de biopsie permet de caractériser efficacement le phénotype immunologique. Pour tester cette hypothèse, l'équipe a procédé à l’analyse d’échantillons de biopsies tissulaires et du LCR (biopsie liquide) de 48 patients atteints de métastases cérébrales et effectué un profilage des cellules immunitaires du LCR. L’objectif était de comparer les types de cellules présents dans les lésions et le LCR.
Identifier les lymphocytes T qui reconnaissent la tumeur : en analysant le LCR, l'équipe identifie ces lymphocytes T et ceux qui sont actifs dans le traitement : « Chaque cellule T immunitaire a une séquence unique qui reconnaît un antigène tumoral particulier. Lorsque leur traçage et leur ciblage commencent, ces cellules sont activées et commencent à proliférer. Grâce à cette étude, nous avons pu caractériser les séquences individuelles des cellules immunitaires et identifier quelles cellules immunitaires combattent la tumeur et comment elles évoluent dans le temps ».
Une nouvelle approche pionnière : ces travaux donnent naissance à une nouvelle méthode peu invasive qui permet de prédire la réponse à l'immunothérapie chez ces patients atteints de tumeurs cérébrales.
Une approche pionnière qui va permettre de guider plus précisément la prise de décision clinique.
Source: Nature Communications 08 March 2021 DOI : 10.1038/s41467-021-21789-x Immune cell profiling of the cerebrospinal fluid enables the characterization of the brain metastasis microenvironment
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