Le corps produit naturellement ce facteur de satiété lors d'un exercice prolongé, révèle cette équipe de l’Université de Copenhague, alors pourquoi ne pas l'imiter ? Il s’agit de l'hormone GDF15 « physiologique » produite en grandes quantités au cours d'un exercice vigoureux et prolongé, probablement comme un signal de stress physiologique. Cependant, la version « pharmacologique » de l'hormone, administrée à des souris, réduit bien leur appétit et leur poids corporel mais les décourage aussi de pratiquer l'exercice…D'autres recherches restent donc nécessaires mais GDF15 apparaît déjà comme un candidat prometteur dans la lutte contre le surpoids et l’obésité.
La recherche met en évidence des différences majeures entre le « GDF15 » pharmacologique et le « GDF15 » physiologique ou libéré naturellement en réponse à un exercice vigoureux. Elle apporte une nouvelle compréhension du rôle de GDF15 dans la régulation de l'appétit et l'équilibre énergétique, avec de nouvelles pistes pour « en faire » un médicament anti-obésité efficace.
Mieux comprendre le rôle physiologique du GDF15 dans le métabolisme énergétique et le comportement,
c’est l’objectif de Christoffer Clemmensen, du Centre de recherche métabolique de la Fondation Novo Nordisk et des chercheurs du département Nutrition, exercice et sports de l'Université de Copenhague. L'équipe s'inspire de récentes études menées chez l’animal, notamment les rongeurs et les singes, ayant suggéré que l'hormone, sous sa forme pharmacologique, réduit l'appétit mais favorise également la nausée et la maladie. D'autres études ont également montré que le médicament metformine favorise la perte de poids en augmentant les niveaux de GDF15.
- GDF15 semble donc un bon candidat, mais son mécanisme d’action reste mal compris.
GDF, un signal de stress induit par l'exercice : une série d'expériences chez des hommes montre ici qu’un exercice prolongé au-delà de 2 heures entraîne une augmentation de 4 à 5 fois des niveaux de l’hormone GDF15 circulante, ce qui suggère que le GDF15 fonctionne un peu comme un signal de stress induit par l'exercice. Le même constat est fait sur les souris qui, encouragées à pratiquer longtemps l’exercice, libèrent de grandes quantités de GDF15.
Cependant, toujours chez ces modèles animaux, l'administration de GDF15 « pharmacologique » réduit leur appétit, mais aussi clairement leur motivation à pratiquer l'exercice.
GDF15 physiologique et GDF15 pharmacologique, des effets bien différents : si GDF15 apparaît un bon candidat possible pour lutter contre l'obésité, d'autres études seront donc nécessaires pour comprendre comment l'hormone pourrait exercer cet effet satiété mais sans cet effet indésirable de paresse et de sédentarité, chez l’Homme.
Source: Nature Communications 15 February 2021 DOI : 10.1038/s41467-021-21309-x Pharmacological but not physiological GDF15 suppresses feeding and the motivation to exercise
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