« Face aux nouveaux variants les vaccins seront-ils efficaces ? », s’interrogent les experts, les médecins et le public. Alors que Moderna a déjà communiqué de premiers résultats d'études in vitro de neutralisation des nouveaux variants par son vaccin, c’est au tour de BioNTech-Pfizer de publier, dans la revue Science, des données d’efficacité de son vaccin à ARNm « BNT162b2 » contre le variant SARS-CoV-2 B.1.1.7 apparu, en septembre 2020 au Royaume-Uni. Les chercheurs n’identifient qu’une « légère réduction des titres neutralisants » contre le pseudovariant, vs la souche référence de Wuhan.
Depuis septembre 2020, la prévalence du variant SARS-CoV-2 B.1.1.7 augmente, suggérant une transmissibilité accrue par rapport à la souche originale et se propage rapidement du Royaume-Uni à d'autres continents. Ce variant présente une série de mutations dans sa protéine de pointe (S), la protéine utilisée par le virus pour entrer dans les cellules hôtes. Au moment où commence la campagne de vaccination anti-COVID, la question de l’efficacité des vaccins autorisés contre ce variant dominant est essentielle. Les chercheurs ont donc regardé si le variant B.1.1.7 pouvait être neutralisé par les sérums sanguins de personnes ayant reçu le vaccin de BioNTech-Pfizer.
Se préparer déjà à travailler à la préparation d'un changement possible de souche vaccinale COVID-19
L’analyse est donc basée sur des échantillons sanguins de 40 personnes qui avaient reçu les 2 doses du vaccin BioNTech-Pfizer COVID-19, à 21 jours d’intervalle, lors des essais cliniques. Les chercheurs de Pfizer et de BioNTech ont généré des pseudovirus SRAS-CoV-2-S portant soit la souche de référence de Wuhan, soit la protéine de pointe de la lignée B.1.1.7 puis testé ces virus avec les sérums des participants vaccinés.
Les chercheurs concluent que leurs résultats suggèrent « peu probable que le virus variant britannique échappe à la protection médiée par le vaccin ». Les sérums avaient des titres neutralisants légèrement réduits « mais largement préservés » contre le pseudovirus B.1.1.7. Cela suggère, écrivent-ils dans leur communiqué, que
« la variante britannique n'échappera pas à la protection médiée par le vaccin ».
Les auteurs soulignent que l’utilisation de pseudovirus pourrait constituer une limite à l'étude.
Par précaution, ils annoncent travailler à la préparation d'un changement possible de souche vaccinale COVID-19 et confirment que cette adaptation du vaccin avec une « nouvelle » souche virale serait facilitée par la flexibilité la technologie des vaccins à ARNm.
Source: Science 29 Jan 2021 DOI: 10.1126/science.abg6105 Neutralization of SARS-CoV-2 lineage B.1.1.7 pseudovirus by BNT162b2 vaccine–elicited human sera
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