Quelques modifications de mode de vie, d’alimentation et de pratique de l’exercice peuvent réduire considérablement les symptômes du reflux gastro-œsophagien (RGO). En tous cas, ces principes de mode de vie constituent la thérapie de première intention en cas de RGO. Ainsi, cette étude à grande échelle et de longue durée portant sur l'alimentation, le mode de vie en général, et la santé, présentée dans le JAMA International Medicine, révèle que l’adhésion à quelques règles spécifiques, permet de réduire de plus d'un tiers l'incidence des symptômes de RGO. Ici, chez les femmes.
Le RGO est une affection courante qui touche environ un tiers de la population des pays riches, avec comme principal symptôme des brûlures d'estomac -qui peuvent être prises en charge par des médicaments. Cette nouvelle étude suggère cependant qu’adhérer à quelques principes de mode de vie peut suffire à réduire considérablement les symptômes.
Manger léger et faire de l'exercice !
Les chercheurs du Massachusetts General Hospital (MGH) effectuent ici l’analyse d’une sélection de données de la fameuse Nurses' Health Study, l'une des études en cours les plus longues sur la santé des femmes. Cette analyse conclut que 5 facteurs de mode de vie -dont la pratique régulière de l'exercice, peuvent avoir un impact significatif sur le RGO ou les brûlures d'estomac.
Les 5 facteurs comprennent :
- le maintien d’un poids de santé,
- l’absence de tabagisme,
- la pratique d’une activité physique modérée à vigoureuse pendant au moins 30 minutes par jour,
- une consommation limitée de café, de thé et de sodas à 2 unités par jour,
- une alimentation « légère » et équilibrée.
Précisément, l’analyse a porté sur les données de près de 43.000 femmes âgées de 42 à 62 ans interrogées sur les symptômes de RGO. Les chercheurs ont développé un modèle permettant d’estimer le risque associé aux différents facteurs de mode de vie « anti-reflux ».
L’analyse apporte la preuve que les symptômes gastro-intestinaux courants peuvent, dans la majorité des cas, être contrôlés par de simples modifications du mode de vie, explique l’auteur principal, le Dr Andrew T. Chan, gastro-entérologue et professeur de médecine à la Harvard Medical School :
- Ainsi, le respect de toutes ces directives pourrait réduire les symptômes du RGO de 37% ;
- plus l’observance des directives est bonne et plus le risque de symptômes est faible ;
- même chez les femmes utilisant des traitements courants contre les brûlures d'estomac (inhibiteurs de la pompe à protons et antagonistes des récepteurs H2), l’adhésion aux directives réduit encore les symptômes.
« Alors que le RGO peut entraîner des effets à long terme sur la santé, qu’il y a un risque d’effets secondaires avec les médicaments utilisés pour le traiter, le mode de vie doit être considéré comme la meilleure option pour contrôler les symptômes ».
L'efficacité de l'activité physique a tout particulièrement retenu l’attention des auteurs : « C'est l'une des premières études à démontrer l’importance de l’activité physique pour le contrôle du RGO. Un bénéfice attribuable à l'effet de l'exercice sur la motilité du tube digestif. Être physiquement actif peut aider à éliminer l'acide gastrique qui cause les symptômes de brûlures à l'estomac».
Source: JAMA international Medicine January 4, 2021 DOI : 10.1001/jamainternmed.2020.7238 Association of Diet and Lifestyle With the Risk of Gastroesophageal Reflux Disease Symptoms in US Women
Lire aussi : REFLUX GASTRIQUE : Et si les IPP inhibaient aussi nos neurotransmetteurs ?
Laisser un commentaire