Cette équipe du Département de génie biomédical de l'Université de Virginie Health (UVA) et du Centre de génomique, met en lumière la manière dont nos gènes affectent notre risque de maladie coronarienne, la forme la plus courante de maladie cardiaque. En plus d'identifier les variantes génétiques qui influent sur le risque, les chercheurs identifient un gène en particulier, à l’effet protecteur. Ces travaux publiés dans la revue Circulation Research pourraient permettre de détecter de manière plus précoce le risque de crise cardiaque mais aussi de développer de meilleurs traitements de la maladie coronarienne.
Les maladies cardiaques sont la première cause de décès. Cependant, les médicaments actuels ne traitent que les facteurs de risque, tels que le cholestérol ou l'hypertension, rappelle l’auteur principal, le Dr Mete Civelek : « Notre approche génétique nous permet ici d’identifier les mécanismes qui se produisent dans la paroi endothéliale (des vaisseaux sanguins) où se développe la maladie ». Alors que l’on connait bien les facteurs de risque environnementaux, dont l'alimentation, le tabagisme, le manque d’exercice, le rôle de nos gènes dans le risque de crise cardiaque reste encore mal compris.
Augmenter les niveaux d'une protéine pour stabiliser la plaque
Il s'agit d'une analyse des cellules musculaires lisses vasculaires de 151 donneurs cardiaques de différentes origines ethniques pour 12 caractéristiques différentes -qui peuvent influencent la stabilité des plaques d’athérome, et donc l’incidence des infarctus du myocarde ou des accidents vasculaires cérébraux (AVC). Les chercheurs ont rapproché ces données de larges bases de données génétiques, ce qui leur a permis de déterminer comment les gènes affectent les cellules musculaires lisses. L'analyse montre que :
- les variations génétiques naturelles ont une influence significative sur les fonctions de ces cellules et donc sur le risque d'athérosclérose et de coronaropathie.
Gènes de fonction des cellules musculaires lisses = gènes de risque de maladie coronarienne : Ces variantes peuvent affecter le comportement des cellules musculaires lisses, c’est-à-dire leur prolifération, leur migration mais aussi leur calcification : « Nous constatons que près de la moitié des variantes génétiques qui augmentent le risque de maladie coronarienne affectent également le comportement des cellules musculaires lisses », commente Rédouane Aherrahrou, chercheur postdoctoral.
Un gène particulier à l’effet protecteur : ce gène, MIA3, identifié pour son pouvoir protecteur contre « l’instabilité de la plaque d’athérome », produit une protéine qui semble favoriser la prolifération des cellules musculaires lisses.
Il est donc possible qu’en augmentant l'abondance de la protéine MIA3 dans les cellules musculaires lisses, il serait possible de stabiliser la plaque et de prévenir les crises cardiaques.
Source: Circulation Research 12 Oct 2020 DOI : 10.1161/CIRCRESAHA.120.317415 Genetic Regulation of Atherosclerosis-Relevant Phenotypes in Human Vascular Smooth Muscle Cells
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