Le confinement et les différentes mesures de distanciation et pour certains d’isolement social associés au COVID-19 entraîne un lourd tribut sur la santé mentale, le sommeil mais aussi sur la santé physique avec une réduction forcée de la pratique de l’exercice et une augmentation des troubles du comportement alimentaire (TCA). Cette enquête mondiale menée par une équipe du Pennington Biomedical Research Center (Louisiane) étude mondiale montre comment de telles mesures contribuent et parfois suffisent à déséquilibrer la santé physique et mentale, en particulier chez les personnes souffrant d’obésité.
Le confinement risque d’aggraver l'épidémie d'obésité par l’intermédiaire de facteurs tels que le stress émotionnel, l’anxiété économique, l’inactivité physique et l’isolement social, avaient déjà alerté des experts de l’Université de Copenhague qui appelaient déjà les politiques à mieux prendre en compte un effet collatéral des mesures de confinement et d'isolement, dont l’aggravation de l’obésité. Cette nouvelle enquête, unique en son genre, montre à quel point la première vague de confinement a modifié nos habitudes personnelles et notre mode de vie.
Des effets collatéraux du confinement, en grande partie pour le pire.
L'enquête, menée en ligne au cours du mois d'avril auprès de plus de 12.000 répondants dans le monde dont 7.754 ont rempli correctement le questionnaire montre que si le confinement a certainement permis de réduire la circulation du virus et d’épargner dans une certaine mesure les systèmes de santé, si certains de ses effets collatéraux ont été positifs comme l’adoption d’une alimentation plus saine, moins d’aliments transformés et moins de fast food,
- le grignotage a progressé et la pratique de l’exercice diminué ;
- curieusement l’endormissement a été retardé et plus logiquement la durée et la qualité de sommeil se sont dégradées,
- enfin, les niveaux d'anxiété ont doublé,
résume l’auteur principal, le Dr Leanne Redman, directrice pour l'éducation scientifique au Pennington Biomedical Research Center. Tout en décrivant ces changements de comportements en matière de santé en population générale, l‘enquête montre aussi que ces effets délétères du confinement ont été très amplifiés chez les personnes obèses.
Le cas particulier des personnes souffrant d’obésité : l’enquête révèle que dans l'ensemble, ce sont les personnes obèses qui ont le plus amélioré leur alimentation. Mais ce sont elles-aussi qui ont connu les dégradations les plus marquées de leur santé mentale et les prises de poids les plus élevées.
Un tiers des personnes obèses ont pris du poids pendant le confinement,
vs 20,5% en population générale. L'étude démontre ainsi que les maladies chroniques comme l'obésité affectent notre santé bien au-delà du physique et que des mesures de protection de la santé physique peuvent aussi avoir de lourdes conséquences en santé mentale.
Concrètement, les auteurs suggèrent d’élargir aussi l’accès aux consultations de dépistage en santé mentale pendant et après la pandémie, à l'issue des périodes de confinement notamment, et de rester en contact avec les patients par téléconsultation par exemple avec les patients les plus fragiles.
Source: Obesity Oct, 2020 DOI : 10.1002/oby.23066 The Impact of COVID-19 stay-at-home orders on health behaviors in adult
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