1 patient sur 10 retourne à l'hôpital après avoir été renvoyé chez lui après visite aux Urgences pour suspicion de COVID-19, conclut cette équipe d’urgentistes de de la Perelman School of Medicine de l'Université de Pennsylvanie. L’étude présentée dans la revue Academic Emergency Medicine, montre une nouvelle fois, à quel point il peut être difficile de poser le diagnostic et apporte aux médecins quelques indices sur les facteurs de risque à prendre particulièrement en compte aux Urgences.
Il s’agit d’une analyse des données des 3 premiers mois de l'épidémie de COVID-19 dans la région de Philadelphie et ses résultats s’ils pourraient ne plus être représentatifs de la situation actuelle illustrent la difficulté de diagnostiquer COVID-19 chez les patients se présentant aux Urgences. Cependant, l’analyse identifie des facteurs tels que la baisse des niveaux d'oxymétrie de pouls et la fièvre parmi les plus prédictifs d’un retour ultérieur à l’hôpital et d’une admission. Ce n’est pas la première fois que l'oxymétrie est documentée comme une valeur à détecter systématiquement en cas suspicion de COVID-19, rappelle l’auteur principal, le Dr Austin Kilaru, médecin urgentiste à Penn Medicine : « ces données doivent permettre aux médecins des Urgences d’avoir des entretiens mieux éclairés avec les patients suspectés de COVID-19. Il peut être difficile de poser ce diagnostic et de renvoyer les patients chez eux sans savoir s'ils tomberont malades dans les jours à venir ».
« La maladie COVID-19 est imprévisible et peut devenir sévère en un rien de temps ».
L'étude a porté sur 1.419 patients qui se sont présentés en Service d'urgence entre le 1er mars et le 28 mai 2020, n’ont pas été hospitalisés et ont été testés positifs au COVID-19 au cours des 7 jours entourant cette visite. L’analyse montre que :
- 4,7% des patients ont dû retourner à l'hôpital et y ont été admis dans les 3 jours suivant leur première visite aux Urgences ;
- 3,9% des patients ont dû retourner à l'hôpital et ont été hospitalisés dans la semaine suivant leur première visite ;
- au total, 8,6% des participants ont dû ainsi revenir à l'hôpital après leur première visite aux Urgences, pour une maladie COVID-19.
Un taux global de retour des patients et d’admission surprenant, expliquent les chercheurs
car ce taux de retour à l’hôpital pour COVID-19 est 2 fois plus élevé
que pour les autres motifs d’hospitalisation. Ces données montrent à quel point la maladie est imprévisible et peut devenir sévère en un rien de temps.
Un groupe de population particulièrement vulnérable : on retrouve dans cette étude le groupe des patients âgés de plus de 60 ans. Comparativement aux patients âgés de 18 à 39 ans, ces patients sont 5 fois plus susceptibles de nécessiter une hospitalisation après avoir été préalablement renvoyés à la maison. Les personnes âgées de 40 à 59 ans sont « déjà » 3 fois plus susceptibles de nécessiter une hospitalisation vs les plus jeunes.
3 symptômes prédictifs : de faibles lectures d'oxymétrie de pouls quel que soit l’âge du patient indique une probabilité multipliée par 4 d’avoir à revenir à l’hôpital et d’y être finalement admis. La fièvre multiplie ce risque par 3. Enfin, une radiographie pulmonaire anormale fait encore augmenter la probabilité de devoir revenir pour être hospitalisé. L’origine ethnique ou le sexe ne semble avoir aucun impact sur ce risque d’admission.
Le système COVID Watch : La Penn Medicine a mis en place depuis, le système COVID Watch, basé sur l’envoi de messages texte pour un contrôle quotidien à distance de ces patients COVID-19 en convalescence ou en observation à domicile, pour s'assurer notamment, que leurs symptômes ne s'aggravent pas.
Source: Academic Emergency Medicine 27 August 2020 DOI : 10.1111/acem.14117 Return Hospital Admissions Among 1419 Covid‐19 Patients Discharged from Five US Emergency Departments
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