Cette étude, menée chez les primates apporte un résultat surprenant. Si l’on sait déjà que l’exercice est favorable à la cognition, cette expérience révèle que les premières semaines d'haltérophilie renforcent le tractus réticulospinal, autrement dit une zone du système nerveux et pas les muscles. Ces travaux, présentés dans le Journal of Neuroscience, montrent non seulement que cet exercice en force profite avant tout au système moteur mais contribue aussi à expliquer pourquoi dans certains cas, les résultats physiques ou musculaires peuvent tarder à arriver.
En fait, nous rappellent ces chercheurs de la Newcastle University, le cerveau orchestre le mouvement via 2 tractus neuronaux principaux descendant du cerveau vers la moelle épinière:
- le tractus corticospinal (CST),
- et le tractus réticulospinal (RST).
On pense que le CST est la voie dominante, le RST contrôlant plutôt la posture. Cependant, cette étude qui montre que le CST ne « bouge » pas avec l’exercice de force, semble induire que l'augmentation de la force est plutôt associée au RST, un tractus d’ailleurs considéré comme « plus primitif ».
Soulever des poids renforce un tractus neuronal qui renforce à son tour la réponse physique
Dans cette expérience, les chercheurs forment des singes à tirer sur une poignée lestée à l'aide d'un bras, le poids augmentant progressivement sur 12 semaines. Chaque jour, les scientifiques stimulent le cortex moteur et les 2 voies motrices et mesurent l'activité électrique résultante dans les muscles du bras.
- Au fil de l’entraînement, la réponse électrique de la stimulation du cortex et du RST augmente ce qui suggère une signalisation nerveuse renforcée (Voir résultats chez les singes N et L sur schéma ci-contre);
- Après 3 mois supplémentaires d'entraînement en force, la stimulation du RST induit une plus grande réponse de la moelle épinière du côté du bras entraîné.
Le tractus réticulospinal s’est renforcé avec le lever de poids et ce renforcement nerveux pourrait en réalité être à la base du renforcement de la force physique.
Source: The Journal of Neuroscience 29 June 2020, JN-RM-1923-19; DOI: 10.1523/JNEUROSCI.1923-19.2020 Cortical, corticospinal and reticulospinal contributions to strength training (Schéma 2 Glover and Baker, JNeurosci 2020)
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