Dans la crise sanitaire inédite que nous venons de traverser, les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) se sont souvent avérées précieuses dans la prise en charge et le suivi de patients suspectés ou atteints par la COVID-19. Coordination et partage d’information ont en effet permis, en ville et en lien avec l’hôpital, d’accueillir et d’orienter les patients rapidement et efficacement.
Un mouvement, on peut l’observer partout en France, qui se poursuit au-delà de la gestion de la pandémie pour maintenir cet élan de développement de la coordination.
Le concept de (CPTS) a précisément vu le jour pour répondre à ce besoin accru de coordination. Créée à l'initiative directe des professionnels de santé ou, le cas échéant, sous l'impulsion de l'Agence Régionale de Santé (ARS) en partenariat avec les URPS, la CPTS a vocation à contribuer à la structuration du parcours de soins du patient, notamment auprès des patients souffrant de maladies chroniques, en situation de précarité, de handicap ou de perte d'autonomie. Une CPTS regroupe des professionnels de santé, organisés le cas échéant en une ou plusieurs équipes de soins primaires, associés en fonction de leur projet à des acteurs médico-sociaux et/ou sociaux, ou encore des équipes de PMI dans le cadre de la prévention.
Une CPTS regroupe des professionnels de santé en une ou plusieurs équipes de soins primaires
Un soutien financier aux CPTS : le 20 juin 2019, la signature d’un accord conventionnel interprofessionnel a instauré le principe d’un soutien financier à la création de CPTS, pouvant aller jusqu’à 380 000 € pour une CPTS sur un bassin de population dépassant les 175 000 habitants. Cette subvention comporte notamment un volet sur l’équipement numérique. Au-delà de l’organisation humaine de la CPTS et du projet de santé, intéressons-nous aujourd’hui à ces outils numériques qui accompagnent les professionnels de santé.
Pas de lourdeurs, pas de contraintes ! S’il est un consensus sur les CPTS, c’est bien que ces nouvelles communautés ne doivent pas ajouter de lourdeur à la pratique quotidienne du professionnel de santé. En matière de numérique elles ne doivent pas non plus être synonymes de nouvelles contraintes techniques.Les deux principaux outils identifiés à ce jour pour partager l’information et communiquer, bases de la coordination, sont la messagerie sécurisée de santé (MSS) et le Dossier Médical Partagé (DMP).
MSS et DMP : annuaire des professionnels de santé, mails sécurisés avec gestion optimisée des pièces jointes, partage des informations médicales essentielles du patient : la MSS et le DMP proposent toutes les fonctions indispensables. Déjà déployés, intégrés à la majorité des grands logiciels pour une utilisation fluide sans perte de temps, la MSS et le DMP présentent également l’énorme avantage de reposer sur des standards technologiques nationaux officiels, gage de l’interopérabilité indispensable au développement de la coordination.
La CPTS couvrant de larges territoires, de multiples modes d’exercices dans des structures très diverses regroupant différents professionnels souvent déjà équipés, il appartient en effet à la technologie de s’adapter. Le professionnel de santé doit avoir la garantie de compatibilité de son logiciel avec les autres solutions numériques de son écosystème de santé. Il s’agit d’ailleurs d’un point crucial à valider au moment de s’équiper. Sans interopérabilité, c’est l’isolement assuré.
Il existe aujourd’hui 200 CPTS en fonctionnement ou en projet. Loin encore de l’objectif ambitieux des 1000 communautés professionnelles de Ma Santé 2022, mais la dynamique semble en marche !
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