Quelques études ont décrit les complications neurologiques et cérébrales liées aux formes sévères de COVID-19, dont un état mental altéré, le développement d’accidents cérébrovasculaires, différents types d’encéphalopathie ou encore une exacerbation de la maladie démyélinisante. Cette étude d’une équipe de la Technical University de Munich confirme, à partir de l’observation et des autopsies de 6 patients décédés de COVID-19 que l’implication cérébrale est toujours présente, en cas de COVID-19 mortelle.
Ces chercheurs de l’hôpital de Munich ont vu arriver les premiers cas de COVID-19 en Allemagne, la région de Munich ayant été parmi les premières touchées. Au total, cette équipe a pris en charge, à l’hôpital de Munich 690 patients dont 103 ont été transférés en unité de soins intensifs (USI). 63 patients sont décédés à l'hôpital. 587 patients se sont rétablis et sont sortis.
L'hémorragie intracrânienne ou l’embolie pulmonaire apparaît la cause de décès chez les patients décédés les plus jeunes
Si, « sur le terrain » les chercheurs confirment que les patients plus âgés avec comorbidités ont été les plus susceptibles de décès, ils font également part de déclins rapides et de décès chez des patients plus jeunes sans comorbidités connues. Enfin, s’ils confirment également l'insuffisance pulmonaire et cardiaque comme parmi les principales causes de décès associés au COVID-19, ils notent également des troubles de la coagulation chez des patients atteints de formes sévères de la maladie.
Les autopsies de 6 patients, âgés de 58 à 82 ans, dont 4 hommes ayant tous eu besoin d'une ventilation ou d'une oxygénation de la membrane extracorporelle (ECMO) révèlent :
- que tous les patients ont développé une pneumonie virale sévère ;
- l’insuffisance cardiorespiratoire, comme cause de décès des patients les plus âgés,
- l’hémorragie intracrânienne ou l’embolie pulmonaire comme cause de décès chez tous les patients de moins de 65 ans,
- ce qui confirme l’hypothèse de la coagulopathie associée au COVID-19. Ces patients présentaient une hémorragie diffuse dans l'ensemble du cerveau.
- L’encéphalite lymphocytaire et la méningite sont également présentes chez les 6 patients décédés.
Une voie neurogène pour le SRAS CoV-2 ? Dans tous les cerveaux examinés, les chercheurs observent une encéphalite périvasculaire et interstitielle avec perte de cellules neuronales et dégénérescence axonale dans les noyaux moteurs dorsaux du nerf vague, les nerfs trijumeaux, et d’autres sites du système nerveux comme le noyau du tractus solitaire, des noyaux du raphé dorsal. Les scientifiques posent la question de savoir si ces lésions sont une conséquence directe de l’infection ou d'une réponse immunitaire exacerbée.
En résumé, concluent les chercheurs allemands, en plus de la pneumonie virale, une implication prononcée du SNC est constatée chez l’ensemble de ces patients décédés. Chez les patients de moins de 65 ans notamment, l'hémorragie du SNC apparait la complication majeure fatale de COVID-19
Source: The Lancet June 04, 2020 DOI: 10.1016/S0140-6736(20)31282-4 Early evidence of pronounced brain involvement in fatal COVID-19 outcomes
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