Aucun traitement efficace n’a encore émergé des milliers de recherche ciblant les 2 protéines toxiques caractéristiques de la maladie d’Alzheimer, Tau et bêta-amyloïde. Alors, l’espoir serait-il dans l’immunothérapie ? C’est en tous cas la piste poursuivie par ces scientifiques de l’Université de Cambridge, qui viennent de concevoir des anticorps capables de reconnaître ces « agents pathogènes ». Ces travaux, présentés dans les Actes de l’Académie des Sciences américaine, aboutissent à la conception d’une immunothérapie, qui cible spécifiquement les oligomères bêta-amyloïdes et apporte sa première preuve de concept, in vitro et in vivo.
L’auteur principal, le Pr Michele Vendruscolo du Center for Misfolding Diseases de Cambridge rappelle que la maladie d'Alzheimer, la forme de démence la plus répandue, entraîne la mort des cellules nerveuses et la perte de tissus dans tout le cerveau, entraînant une perte cognitive, des troubles de la personnalité et des difficultés dans le « fonctionnement » quotidien. Parmi les causes identifiées de la maladie, ces amas anormaux de protéines ou oligomères bêta-amyloïdes qui endommagent et tuent les cellules nerveuses saines. En fait, ces protéines amyloïdes se replient mal et déclenchent une réaction en chaîne qui mène à la mort des cellules cérébrales. Ces protéines mal repliées forment des grappes ou plaques qui s'accumulent entre les cellules du cerveau, empêchant une signalisation normale. Enfin, les cellules cérébrales mourantes sont mêlées à ces enchevêtrements, bloquant le transport des nutriments et autres éléments essentiels à la survie et à la connexion des cellules cérébrales.
Un anticorps capable d'identifier ces oligomères bêta-amyloïdes
L’équipe a donc travaillé au développement d’un anticorps capable d'identifier ces protéines toxiques ou oligomères bêta-amyloïdes, ce qui laisse espérer non seulement une nouvelle thérapie mais aussi de nouvelles méthodes de diagnostic. Plus largement, la recherche apporte une première réponse au besoin urgent de méthodes quantitatives capables de reconnaître les oligomères, des fragments insaisissables par les stratégies standards de découverte d'anticorps. Enfin, ces travaux réaffirment « l'hypothèse amyloïde » parfois remise en question en partie parce que les oligomères amyloïdes-bêta sont très difficiles à détecter.
C'est une étape cruciale pour traiter, contrôler, surveiller et détecter la maladie qui vient d'être franchie avec la découverte de cet anticorps anti-oligomères bêta-amyloïdes. En effet, le manque d'interventions diagnostiques est aussi criant que l’absence de thérapeutiques efficaces. La méthode créée apporte donc un grand espoir, elle permet la génération d'anticorps capables de cibler les oligomères en dépit de leur hétérogénéité mais également de les quantifier, ici dans des échantillons in vitro et in vivo.
L'équipe espère que cet outil permettra la découverte de meilleurs candidats médicaments et la conception de meilleurs essais cliniques pour les personnes touchées par « l’Alzheimer ». L'anticorps vient d'être breveté par Cambridge Enterprise.
Source : PNAS May 12, 2020 DOI : 10.1073/pnas.1911153117 Amyloid assembly is dominated by misregistered kinetic traps on an unbiased energy landscape
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