C’est une molécule déjà en cours de test pour ses effets anticancéreux qui révèle, avec ces travaux d’une équipe de University of New Mexico, une efficacité anti-adiposité et antidiabétique. L’étude, présentée dans la fameuse revue Science Translational Medicine et menée à ce stade chez la souris, démontre que G-1 réduit la graisse chez les souris obèses. Alors que G-1 est actuellement en phase I d'essais cliniques pour le cancer, des études précliniques sont d’ores et déjà programmées pour tester l’efficacité du composé à éliminer la mauvaise graisse chez l’Homme.
L’auteur principal, le Pr Eric Prossnitz et son équipe espèrent avoir identifié un nouveau candidat salvateur pour les millions de personnes obèses et prometteur pour réduire également les multiples comorbidités de l’obésité, dont les maladies cardiaques, l'hypertension artérielle, le diabète de type 2- et certains cancers.
G-1 accélère le métabolisme de la graisse brune
La recherche a débuté sur un récepteur d'œstrogène, le GPER, couplé aux protéines G, activé par « G-1 », car le GPER peut jouer un rôle dans la résistance au tamoxifène et à des anticancéreux similaires. L’équipe a donc regardé comment le G-1 affecte les cellules non cancéreuses en l'absence d'œstrogènes. L’équipe montre en substance que des souris femelles modifiées pour avoir de faibles niveaux d’œstrogène prennent du poids rapidement même avec un régime normal, deviennent rapidement obèses et diabétiques, mais une fois traitées avec G-1, perdent du poids et retrouvent une glycémie normale. Des résultats similaires sont obtenus chez des souris mâles, naturellement à faible niveaux d’œstrogène.
G-1 modifie l’utilisation des calories : au lieu de stocker les calories sous forme de graisse, les souris traitées avec G-1 les brûlent pour les utiliser comme carburant. Avec G-1, le métabolisme de l’animal est modifié, avec une augmentation des dépenses énergétiques. Pour savoir comment G-1 augmente la dépense énergétique, l'équipe a étudié le tissu adipeux brun, qui génère de la chaleur au lieu de stocker les calories excédentaires sous forme de graisse. Les cellules de graisse brune, une fois traitées avec G-1, brûlent encore plus d'énergie.
G-1 agit précisément sur la graisse brune : G-1 pourrait donc exercer cet effet de réduction de la graisse, en induisant les cellules graisseuses brunes à brûler des calories supplémentaires. Si la compréhension des mécanismes sous-jacents va nécessiter d’autres recherches, l’équipe espère « qu'un jour prochain, G-1 va révolutionner le traitement des troubles métaboliques ».
Source: Science Translational Medicine 29 Jan 2020 DOI: 10.1126/scitranslmed.aau5956 Preclinical efficacy of the GPER-selective agonist G-1 in mouse models of obesity and diabetes
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