Si lors de la première réunion, le Comité d’urgence de l’Organisation mondiale de la Santé avait jugé le risque comme très élevé en Chine, élevé dans la région et à l'échelle mondiale mais n’avait pas considéré l’épidémie d’infection à 2019-nCoV comme une urgence de santé publique de portée internationale (Public Health Emergency of International Concern : PHEIC), c’est chose faite depuis la dernière réunion du 30 janvier, en regard de l’augmentation importante du nombre de cas et de la propagation du coronavirus dans de nouveaux pays.
Le GISAID qui via le groupe d’experts de la John Hopkins (Baltimore) suit la propagation de l’épidémie pratiquement en temps réel annonce, au 3 février, 17.405 cas confirmés et 362 décès. L’OMS recense au 2 février 14.557 cas confirmés soit 2.604 cas supplémentaires en 24 heures, dont 14.400 en Chine et 146 hors de Chine. 23 pays sont désormais touchés.
De nombreuses données concernant le virus restent inconnues
Une sous-estimation très élevée du nombre de cas : plusieurs études de modélisation, notamment la récente estimation d’une équipe de l'Université de Hong Kong publiée dans le Lancet, estiment la propagation réelle jusqu’à 7 à 10 fois plus élevée que les chiffres officiels ; soit jusqu'à plus de 75.000 cas dans la seule ville de Wuhan au 25 janvier. Toutes les personnes infectées par le 2019-nCoV n'auraient pas nécessairement recherché des soins médicaux. De plus, dans un contexte d’urgence et d’épidémie en expansion rapide, à partir d'un virus complètement nouveau, de nombreux cas peuvent ne pas être comptabilisés dans les registres officiels. Le décalage entre l'infection et l'apparition des symptômes, le temps nécessaire pour confirmer les cas par tests de laboratoire et l’existence de cas asymptomatique pourraient également « jouer »…
Des cas asymptomatiques : Sur les 146 cas signalés hors de Chine, par l’OMS au 2 février, 11 ont été détectés alors qu'ils étaient asymptomatiques. Un point soulevé il y a plusieurs jours déjà par des experts de la revue Nature et qui peut non seulement renforcer la difficulté d’estimer le « R0 » (ou taux de reproduction de base) mais aussi jouer en faveur d’une propagation plus rapide du virus.
Les objectifs essentiels, fixés par l’OMS pour répondre au mieux à l’urgence :
- limiter la transmission interhumaine, en réduisant notamment les infections secondaires parmi les contacts étroits et les professionnels de santé, en prévenant les événements d'amplification de la transmission et en empêchant la propagation internationale hors de Chine ;
- identifier, isoler et soigner les patients de plus tôt possible ;
- identifier et réduire la transmission à partir de la source animale ;
- préciser les données encore inconnues cruciales concernant le réservoir viral, la virulence, la transmissibilité, les options de traitement et de vaccination…
- mieux communiquer sur les risques critiques et lutter contre la désinformation ;
- minimiser l'impact social et économique grâce à des partenariats multisectoriels.
« Il est encore possible d’interrompre la propagation du virus, pour autant que les pays prennent des mesures fortes pour détecter rapidement la maladie, isoler et traiter les cas, rechercher les contacts et réduire les contacts sociaux », a souligné le Comité d’urgence de l’OMS qui s’est félicité du déploiement de la mission technique pluridisciplinaire de l’OMS, à laquelle participent des experts nationaux et locaux, en Chine.
Sources :
GISAID Global cases of BetaCov
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