Des niveaux plus faibles de globules blancs peuvent indiquer un risque très accru de décès, conclut cette équipe de l’Université de Copenhague. Alors que cette condition, la lymphopénie est souvent détectée lors de tests sanguins de routine mais n’est pas considérée comme prédicteur de la santé future, ces nouvelles données, présentées dans le Canadian Medical Association Journal, doivent inciter à orienter les patients concernés vers une évaluation plus approfondie.
Des niveaux faibles de cellules sanguines lymphocytaires (soit moins de 1500 par mm³) -qui caractérisent la lymphopénie ou lymphocytopénie- devraient donc, à la lecture de cette étude, constituer un avertissement précoce de maladie sous-jacente, sévère, puisqu’associés à une augmentation de 60% du risque de décès toutes causes confondues. L’auteur principal, écrit le Dr Stig Bojesen résume ces résultats : « Notre étude montre que les participants atteints de lymphopénie encourent un risque élevé de décès, indépendamment de tout autre facteur de risque de mortalité -dont l’âge- ».
La découverte fortuite d'un faible nombre de lymphocytes est associée à une augmentation de 60% du risque de décès prématuré
L’étude a suivi 108.135 personnes, âgées de 20 à 100 ans, participant à Copenhagen General Population Study (2003 et 2015). Au cours de la période d'étude, 10.372 participants sont décédés. L’analyse des données montre que la découverte fortuite d'un faible nombre de lymphocytes est associée à :
- un âge avancé ;
- une augmentation de 60% du risque de décès, toutes causes confondues ;
- à une augmentation de 50 à 180 % du risque de décès par cancer, de maladie cardiovasculaire, de maladie respiratoire, d’infection ou d’autres causes.
Quelle explication ? Le lien entre la lymphopénie et le taux de décès apparaît corrélé à une capacité immunitaire réduite face à des maladies pouvant être mortelles. La lymphopénie pourrait être un indicateur d’une grande fragilité pouvant favoriser la maladie et la mortalité.
Identifier les patients à risque : « les médecins peuvent identifier les personnes à risque élevé de lymphopénie (par exemple, les fumeurs de plus de 80 ans) qui doivent bénéficier d'une surveillance supplémentaire », concluent les auteurs. Même si d’autres études devront être menées afin d’évaluer avec précision, les avantages d'une telle surveillance.
Source: CMAJ (Canadian Medical Association Journal) 13 Jan, 2020 DOI : 10.1503/cmaj.191024 Incidental lymphopenia and mortality: a prospective cohort study
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