Cette étude internationale menée dans 27 pays montre que, dans le monde entier, la grande priorité dans la vie, pour la grande majorité des gens, reste la famille. « Les êtres chers avant tout » conclut cette équipe de l’Arizona State University, avec surprise tout de même. Car au cours des 40 dernières années, la recherche en psychologie évolutionniste s'est en effet concentrée sur d’autres priorités comme les comportements de réussite sociale et de consommation, ou encore la recherche de partenaire(s) amoureux et sexuel(s). Cependant, à titre d’exemple, cette nouvelle étude, à paraître dans la revue Perspectives in Psychological Science, classe cette dernière motivation comme l’objectif le moins important dans la vie.
Ces psychologues spécialistes de l'évolution et des sciences sociales de l'Arizona State ont interrogé plus de 7.000 participants sur leurs motivations et leurs réalisations. « Les gens classent les soins qu’ils apportent à leurs proches au même niveau que leur relation avec leur partenaire et ce sont leurs plus grandes motivations dans la vie, dans les 27 pays qui ont participé à l’étude », résume le co-auteur, Ahra Ko, étudiante diplômée en psychologie. Ces résultats sont reproduits quel que soit la culture, collectiviste ou individualiste.
Le bien-être de la famille est aujourd’hui le premier facteur de motivation du comportement humain
L'étude a porté en effet sur des participants de pays très divers, d'Australie, de Bulgarie, en passant par la Thaïlande et l'Ouganda et de tous continents, sauf l'Antarctique. Les chercheurs correspondants de chaque pays ont traduit les questions et les ont, si besoin, adaptées à la culture du pays. L’étude met en évidence 2 objectifs prioritaires dans la vie, quel que soit le pays :
- « les soins apportés ou le bien-être de la famille », un concept qui englobe le fait de prendre soin, soutenir ses proches ;
- « la rétention du partenaire » ou le fait d’entretenir une relation amoureuse et sexuelle durable et harmonieuse avec son partenaire.
- la recherche d’un ou de nouveau(x) partenaires romantiques et sexuels arrive en dernière position.
Un tournant dans l’évolution ? L'accent mis sur la recherche d'un partenaire dans la psychologie de l'évolution est compréhensible, étant donné l'importance de la reproduction. La grande importance accordée à l'attrait ou attractivité dans les études peut également s’expliquer par le choix, dans la majorité de ces études, d’étudiants comme participants. L’étude montre que si aujourd’hui la recherche d’un partenaire est bien logiquement mieux classée chez les célibataires, même au sein de ce groupe de population, elle arrive bien après la famille.
Le bonheur n’est pas lié au nombre de partenaires ! Finalement, au quotidien, la plupart des gens sont centrés sur les valeurs familiales, commente l’auteur principal, Douglas Kenrick, professeur de psychologie : « Tout le monde se soucie plus de sa famille et de ses proches, et le bien-être de la famille est aujourd’hui le premier facteur de motivation du comportement humain ». Ainsi, si les motivations de prise en charge des proches et de recherche de partenaire sont toutes 2 liées au bien-être psychologique, elles le sont de manière opposée !
- Les personnes qui mettent en priorité la recherche de partenaire s’avèrent en fait les moins satisfaites de leur vie et les plus susceptibles de souffrir de dépression et de troubles anxieux ;
- les personnes qui donnent la priorité à la famille sont plus satisfaites de leur vie.
« Le bonheur ne semble pas lié au nombre de partenaires sexuels, mais au bien-être des personnes qui vous entourent déjà », commente l’auteur. L'équipe poursuit ses recherches entre les motivations fondamentales et le bien-être dans le monde avec l’objectif de pouvoir suivre ces grandes tendances sociologiques.
Source : Perspectives in Psychological Science 3 Dec, 2019 DOI : 10.1177/1745691619872986 (In Press) via Eurekalert (AAS) 26-Nov-2019 Caring for family is what motivates people worldwide
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