Différents rapports estiment une prévalence de l’épuisement professionnel pouvant dépasser les 60% chez les médecins généralistes, avec des conséquences négatives sur la santé et le bien-être des médecins eux-mêmes, sur la qualité des soins apportés aux patients et sur le système de santé. Cette étude d’associations entre épuisement professionnel, type de pratique et mode d’exercice (hospitalier ou libéral), chez les médecins généralistes, a tenté d’identifier des causes structurelles d'épuisement professionnel. L’étude, présentée dans les Annals of Family Medicine, n’identifie pas de pratique (seul, en équipe, pluridisciplinaire) plus génératrice d’épuisement professionnel.
En revanche exercer en hospitalier ou être associé de son cabinet accroît considérablement le risque d'épuisement professionnel.
Les chercheurs de l’Université du Kentuckydes ont procédé à l’analyse de données fournies par 1.437 médecins lors de l’enregistrement de la certification en médecine familiale de l'American Board of Family Medicine (ABFM). L'épuisement professionnel a été défini à partir des réponses positives à 2 questions validées mesurant l'épuisement émotionnel et la dépersonnalisation. Les chercheurs ont pris en compte les données d’environnement de travail, de pratique, les facteurs de stress, l’exercice solo ou en cabinet de groupe. L’analyse constate :
- Une prévalence élevée globale de l’épuisement professionnel, soit 43,7% ;
- parmi les médecins souffrant d’épuisement professionnel, 33,7% travaillaient pour l’hôpital, 65,5% ne détenaient aucune participation dans leur cabinet médical ;
- travailler en « hospitalier » ou être associé de son cabinet ou de sa structure de santé s’avère positivement associé à l'épuisement professionnel ; Chez ces médecins, la prévalence de l’épuisement professionnel est accrue de 60%.
- mais exercer seul, en équipe, en structure pluridisciplinaire…n'apparaît pas différenciant en termes de niveau d’épuisement professionnel.
- Les principaux motifs déclarés d’épuisement (ou facteurs prédictifs) comprennent le nombre d’heures travaillées, la charge de travail, le partage des valeurs avec les chefs de service pour les médecins hospitaliers, le temps nécessaire à la documentation et à l’administration.
L'épuisement professionnel chez les médecins généralistes ne peut donc pas être directement associé à la pratique, seul ou en groupe. En revanche, le médecin associé ou hospitalier apparaît plus vulnérable à l’épuisement professionnel.
Source: Annals of Family Medicine November/December 2019 DOI : 10.1370/afm.2448 Associations Between Burnout and Practice Organization in Family Physicians
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