Ces films ultra-minces peuvent être injectés à l’aide de seringues donc de manière extrêmement peu invasive, et servir ensuite -entre autres applications- de plateformes d’administration de médicaments moléculaires et cellulaires. L'utilisation d'un polymère à mémoire de forme permet également leur contrôle en fonction de la température. L’intégration de nanoparticules magnétiques permet leur guidage à l’aide d’un champ magnétique. Ce développement à la pointe de plusieurs technologies, opéré par une équipe de l’Université de technologie de Singapour vient d’être présenté dans la revue Applied Materials and Interfaces.
Cette innovation se situe au carrefour de plusieurs nouvelles technologies, celle des biomatériaux injectables, celle des dispositifs médicaux nanométriques et enfin, des tissus techniques et intelligents.
Des nanofilms pour un diagnostic, une régénération tissulaire ou un traitement
Une grande avancée vers de multiples applications en clinique : leur épaisseur <1 micromètre (µm), 100 fois plus petite que celle d’un cheveu en font des plateformes de choix, injectables par seringue en raison de leur souplesse et de leur conformabilité. Cependant, des défis restent à surmonter pour pouvoir les décliner en applications cliniques :
- la limitation de la taille imposée par celle des aiguilles médicales,
- leur robustesse mécanique afin d’éviter la déchirure pendant l’injection,
- et le contrôle limité de leur forme et de leur déplacement après l’injection.
Pour surmonter ces difficultés, ces chercheurs ont mis au point des nanofeuilles qui utilisent des polymères à mémoire de forme à base de polyuréthane-pour récupération de la forme mémorisée après injection, et de nanoparticules magnétiques- qui vont contribuer à leur manipulation après l’injection, à l’aide d’un champ magnétique externe. Au cours de ces travaux, les chercheurs démontrent sur une feuille nanométrique,
- la possibilité d’injection à la seringue au moyen d’aiguilles à usage médical,
- la capacité d’expansion automatique après éjection,
- la conformabilité de la feuille au contact de surfaces biologiques,
- la possibilité de guider la nanofeuille via un champ magnétique externe.
- De plus, la température permet de contrôler l’adhésion et l’élimination de la feuille de nanoparticules sur les surfaces biologiques.
C’est déjà une preuve de concept pour de futures applications pratiques in vivo en tant que plateforme de délivrance, injectable par seringue.
Enfin, le dispositif a été adapté à la délivrance de médicaments moléculaires ou de constructions cellulaires pour injection dans les organes internes à l'aide de seringues, sans pour autant compromettre les capacités précédemment démontrées. « Les nanofeuilles peuvent être adaptées à la délivrance de molécules, en chargeant ou en imprimant ces médicaments, mais elles peuvent aussi être formatées pour le diagnostic, en imprimant des cellules ou des circuits électriques à leur surface« , précise l’auteur principal, le Dr Kento Yamagishi de l’Université de Singapour.
Un formidable exemple donc de ces nouveaux dispositifs médicaux avancés, intelligents et injectables et adaptables au diagnostic, à la délivrance de thérapies ou à la régénération tissulaire.
Source: Applied Materials and Interfaces October 9, 2019 DOI : 10.1021/acsami.9b17567 Syringe-Injectable, Self-Expandable, and Ultraconformable Magnetic Ultrathin Films
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