Pas de disparité entre les sexes dans la manière dont les enfants acquièrent des compétences en mathématiques, c’est la conclusion de cette équipe de l'université de Carnegie Mellon (Pittsburg), qui veut mettre fin à cette idée reçue qui « persiste ». Les femmes peuvent réussir tout aussi bien dans les domaines de la science, de la technologie, de l'ingénierie et des mathématiques et n’ont aucune « carence biologique » associée à l’aptitude en mathématiques, conclut cette étude par neuroimagerie présentée dans la revue Science of Learning.
L’équipe de recherche a examiné de manière approfondie le développement du cerveau des enfants, garçons et filles, et n’identifie aucune différence de genre dans la fonction cérébrale ou la capacité en mathématiques : « les cerveaux des enfants fonctionnent de la même manière, quel que soit leur sexe. Nous pouvons donc avoir les mêmes attentes chez les enfants des deux sexes, en mathématiques ».
Pas de différence biologique dans le cerveau, entre filles et garçons, lors d’un apprentissage en mathématiques
Cette étude par neuroimagerie a précisément évalué les différences biologiques entre les sexes en ce qui concerne l'aptitude en mathématiques des jeunes enfants. Via l'IRM fonctionnelle (IRMf), les chercheurs ont mesuré l'activité cérébrale de 104 jeunes enfants, âgés de 3 à 10 ans dont 55 filles durant une « tâche » mathématique. Les jeunes participants visionnaient durant l’imagerie une vidéo éducative traitant de sujets de mathématiques classiques (numération, calcul). Les chercheurs ont comparé les scans des garçons et des filles pour évaluer la similarité de leurs cerveaux. Enfin, l’équipe a également évalué la maturité cérébrale en comparant les scanners de ces enfants à ceux d'un groupe de 63 adultes dont 25 qui ont visionné les mêmes vidéos de mathématiques. Les nombreuses analyses effectuées n’identifient
- aucune différence dans le développement du cerveau des filles et des garçons ;
- aucune différence dans la manière dont les garçons et les filles acquièrent (traitent par l’activité cérébrale) leurs compétences en mathématiques ;
- l’attention et la concentration lors de la tâche.
- Enfin, la maturité cérébrale des garçons et des filles s’avère statistiquement équivalente, tout comme celle observée chez les hommes ou aux femmes adultes.
« Les garçons et les filles utilisent leurs réseaux cérébraux de la même manière et les similitudes sont retrouvées dans l’ensemble du cerveau », conclut l’auteur principal, Alyssa Kersey, chercheur au département de psychologie de l'Université de Chicago.
Une acquisition des compétences équivalente en mathématiques : et lorsque les chercheurs comparent les résultats du Test of Early Mathematics Ability, de 97 jeunes participants, âgés de 3 à 8 ans, dont 50 filles, ils constatent, qu’à âge égal, les compétences en mathématiques sont équivalentes sans différence selon le sexe.
Les filles peuvent tout aussi bien réussir dans les domaines scientifiques : ces résultats qui confirment ceux de précédentes études de la même équipe engagent à ne pas éloigner les filles des domaines plus scientifiques. Des études antérieures montrent que les familles passent toujours plus de temps avec les jeunes garçons dans des jeux impliquant une cognition spatiale et un raisonnement mathématique. Par ailleurs, les enfants ont tendance à se conformer aux attentes de leurs parents.
« Une socialisation typique qui exacerbe des différences entre garçons et filles non justifiées », relèvent les chercheurs qui appellent à prendre leurs résultats en compte pour ne pas renforcer encore les inégalités entre les sexes.
Source: Science of Learning 8 November 2019 Gender similarities in the brain during mathematics development (Visuel Carnegie Mellon University)
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