S'il existe déjà des suppléments à base d’extraits de bourgeons d’aulne, cette étude vient confirmer l’écorce d’aulne comme une excellente source d’antioxydants naturels anti-âge et anti-maladies. Cette équipe de l’Université fédérale Baltique Emmanuel Kant (IKBFU, Russie), spécialisée en chimie verte apporte finalement à ces écorces, souvent considérées comme des déchets de l’industrie du bois, une nouvelle vie : en effet, l’écorce d’aulne se révèle riche en composés anti-oxydants, dont des flavonoïdes, tanins et autres proanthocyanidines aux effets bénéfiques multiples, anticarcinogènes, cardioprotecteurs et antidiabétiques.
Au cours de ces 10 dernières années, cette équipe de l'IKBFU s’est spécialisée dans la recherche de composés antioxydants ayant une forte capacité de ralentir les processus d'oxydation et de détruire les radicaux libres dans les cellules d'organismes vivants. L’accumulation de ces radicaux libres étant cause de développement de diverses maladies. Les antioxydants constituent un moyen aujourd’hui bien documenté de ralentir le processus de vieillissement cellulaire, mais également de réduire le cholestérol et le développement de maladies cardiovasculaires, de prévenir le développement de certaines formes de cancer, de protéger la santé des yeux ou encore d'atténuer les effets de la pollution tant sur la peau et les cheveux que sur les poumons.
Développer une chimie verte innovante à partir de déchets naturels de l'industrie
Ce qui est excitant dans cette recherche est de tirer parti de ressources biologiques naturelles mais tout particulièrement de celles qui sont inexploitées dans les déchets des produits dérivés de l'industrie, explique Lubov Skrypnik, professeur associé à l'IKBFU.
L'aulne plutôt que le chêne ou le pin : ici, les scientifiques se concentrent sur l'écorce de 3 espèces d'arbres pouvant être sources de substances biologiquement actives, principalement phénoliques, avec une activité antiradicalaire : il s’agit de l’écorce de chêne, de pin et d'aulne, des espèces d’arbres très répandues dans la région de l’étude (et en Europe). Ces analyses montrent que si les extraits d’écorce de chêne et de pin sont utilisés depuis plus longtemps en médecine naturelle,
- les extraits d’écorce d’aulne présentent un niveau plus élevé de polyphénols et, globalement, d’activité antiradicalaire ;
- la haute efficacité de l'activité antioxydante et antiradicalaire de ces extraits d'écorce d'aulne s’explique en particulier par la présence d'orégonine, un glycoside diarylheptanoïde, caractéristique de l’espèce d’arbre Alnus ;
- les substances de ce groupe présentent également une activité anti-inflammatoire, antibactérienne et antimycotique et peuvent être utilisées, par exemple, pour le traitement de la candidose.
L'écorce d'aulne est donc confirmée ici comme une source précieuse de composés bioactifs anti-âge.
Source: European Journal of Wood and Wood Products September 2019 Comparative study on radical scavenging activity and phenolic compounds content in water bark extracts of alder (Alnus glutinosa (L.) Gaertn.), oak (Quercus robur L.) and pine (Pinus sylvestris L.)
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