Cette étude -menée chez l’animal- confirme qu’un seul épisode de consommation d’alcool durant la grossesse peut être nocif pour la santé métabolique du bébé. Donc il n’y a pas « d’occasion spéciale » ou exceptionnelle qui puisse autoriser la mère à consommer ne serait-ce qu’un verre ou deux. La recherche, publiée dans le Journal of Physiology confirme que même de faibles quantités d'alcool consommées pendant la grossesse peuvent induire chez le bébé une résistance à l'insuline qui peut mener au développement du diabète plus tard dans la vie.
1 femme sur 10 consomme de l’alcool durant sa grossesse, et dans certains pays, 1 sur 2. Et, chaque année dans le monde, près de 120.000 enfants naissent avec un syndrome d'alcoolisation fœtale (SAF). Le syndrome est associé à des effets sévères pour l’enfant à naître, dont un risque d'atteinte des fonctions cérébrales et/ou de malformations irréversibles très élevé. Ainsi, le SAF induit le développement des troubles mentaux, comportementaux et d'apprentissage, ainsi que des handicaps physiques. Enfin, l'exposition prénatale à l'alcool augmente le risque de dépendance à vie chez l’Enfant.
1 seule exposition ponctuelle prénatale à l’alcool a déjà des effets métaboliques
Aucune exception est sans danger : L'étude est centrée sur les risques d’une « occasion spéciale de boire », donc sur un épisode isolé de consommation modérée, d’un verre ou deux d’alcool. Les chercheurs ont donné de l’alcool à des rats gravides pendant deux jours et constatent que la progéniture exposée à un faible niveau ponctuel d'alcool prénatal développe des signes de diabète à l'âge de 6 mois environ. Précisément, cette exposition prénatale ponctuelle n’induit que 0,05% d’alcool dans le sang des mères, cependant leur progéniture devient prédiabétique, les niveaux d'insuline atteignant des niveaux plus élevés pour maintenir une glycémie normale.
Une résistance à l'insuline spécifique au sexe ? L’effet augmentation de l’insuline associé à l’exposition prénatale à l’alcool n’est, curieusement, constatée que chez la progéniture mâle. Les chercheurs suggèrent 2 explications :
- une adaptation différente du placenta au stress prénatal, selon qu'il s'agit d'un fœtus masculin ou féminin ;
- des changements hormonaux spécifiques selon le sexe avec à la croissance et jusqu’à l'âge adulte : les œstrogènes pourraient protéger partiellement la progéniture « féminine » contre la résistance à l'insuline.
Quelques conseils de l’auteur : Lisa Akison, chercheuse à l'Université du Queensland conclut : « Même une petite quantité d'alcool pendant la grossesse peut être nocive. Dès la période de conception, les futures mères doivent arrêter toute consommation d’alcool. Durant la grossesse, les familles, les partenaires et les amis doivent soutenir l’abstinence de la femme enceinte. Si une femme tombe accidentellement enceinte et boit inconsciemment de l’alcool au cours de la première partie de sa grossesse, elle doit savoir qu’il est toujours temps d’arrêter, mais aussi d’opter pour un mode de vie sain pendant le reste de la grossesse ».
Source: Journal of Physiology via The Physiological Society October 9, 2019 Study in rats suggests special occasion drinking during pregnancy may cause harm
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