Une jeune mère sur 7 fait l’expérience de la dépression postnatale. Cette étude de l’Université de Grenade révèle que parmi les facteurs permettant d’éloigner le stress au cours de la période périnatale, la résilience joue un rôle clé, avec des conséquences notables sur la santé de la mère et du bébé. A partir de là, les chercheurs suggèrent -dans la revue Midwifery-de développer les interventions permettant aux femmes enceintes, et en particulier à risque élevé d'anxiété et de dépression, de travailler durant cette période très sensible de la vie, sur cette résistance au stress.
De précédentes études ont montré que la grossesse est une période cruciale au cours de laquelle l'exposition au stress peut nuire à la santé de la mère et du bébé. Le stress a été associé à diverses conséquences néfastes, notamment la naissance prématurée ou la dépression post-partum. Si le baby blues est une forme légère de dépression qui survient après l'accouchement, s’il dure de quelques heures à quelques jours, la dépression du post-partum caractérisée par un ou plusieurs épisodes dépressifs majeurs est, quant à elle beaucoup plus sévère et durable, avec des conséquences parfois graves pour la santé du bébé. L’incidence élevée de cette forme de dépression appelle à des études plus ciblées sur les mécanismes en jeu durant cette période aussi vulnérable de la vie.
Cultiver la résilience chez la femme enceinte
Des chercheurs de Grenade analysent, pour la première fois le rôle protecteur, pendant la grossesse, de la résilience ou de ressources personnelles plus importantes pour faire face efficacement à l'adversité. Ils évaluent l'état psychologique et mesurent les niveaux de cortisol dans les cheveux de 151 femmes enceintes en bonne santé. Cette approche d’analyse innovante et objective des niveaux de l'hormone du stress, apporte plusieurs enseignements, dont une corrélation significative entre les niveaux d’hormones du stress, le cortisol, et la capacité de résilience des participantes évaluées, à la fois au 3è trimestre de grossesse et après l'accouchement : En comparant les femmes enceintes ayant un haut niveau de résilience à celles ayant un faible niveau de résilience, les chercheurs constatent que :
- les niveaux de cortisol sont corrélés de manière dose-dépendante à la capacité de résilience : les femmes enceintes les plus résilientes sont celles qui présentent des taux d'hormone de stress les plus faibles ;
- les participantes les plus résilientes se sentent moins stressées ;
- elles présentent moins de complications liées à la grossesse ;
- elles déclarent un meilleur niveau de bien-être en général ;
- après l'accouchement, ces mêmes participantes présentent également moins de symptômes de dépression post-partum.
La résilience exerce un rôle protecteur clair contre les effets négatifs du stress, tant psychologique que biologique, des effets qui peuvent se produire pendant la grossesse et après la naissance. Ces résultats soulèvent des questions quant au rôle protecteur de la résilience maternelle sur la santé du bébé. D’ores et déjà, ils appellent à de nouvelles interventions de développement de la résilience chez les femmes enceintes, pour protéger leur santé et celle de leur bébé.
Source: Midwifery Août 2019 DOI : 10.1016/j.midw.2019.05.006 Resilience as a protective factor in pregnancy and puerperium: Its relationship with the psychological state, and with Hair Cortisol Concentrations
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