Biscuits, bonbons, brownies et toutes sortes d’aliments au cannabis sont aujourd’hui disponibles dans les états où le cannabis a été légalisé et ce mode de consommation gagne en popularité. Pourtant, les effets de la consommation par voie alimentaire de cannabis sur la santé restent à ce jour peu étudiés. Cette étude de l’Université d'Indiana -la première au demeurant à constater la consommation orale volontaire de THC chez l’animal- révèle, dans la revue Drug and Alcohol Dependence, une baisse d’activité et de température corporelle après l’ingestion de THC mélangé à certains aliments. Ce n’est qu’un début et d’autres recherches devront précisément les effets cognitifs à long terme du « cannabis alimentaire ».
L’auteur principal, Michael Smoker, doctorant en neuroscience de la toxicomanie et son équipe ont voulu commencer à comprendre les effets de la consommation de produits alimentaires comportant du cannabis. L’étude menée chez des souris constate que les souris mangent volontairement et spontanément une pâte contenant du THC, le principal composant psychoactif de la marijuana, ce qui peut suggérer une appétence naturelle pour la substance.
Ainsi, l’expérience montre que :
- les souris s'auto-administrent ou choisissent volontairement de consommer des doses de THC progressivement croissantes -jusqu’à un certain point- mélangé dans une pâte à base de farine, de sucre, de sel et de glycérol ;
- les effets du THC comestible varient en fonction du sexe de l’animal ;
- l’ingestion de THC comestible affecte leur locomotion et leur température corporelle ;
- l’effet du THC comestible sur la motricité apparaît médié par le récepteur CB1.
Ingérer, c’est moins bien contrôler
Les chercheurs alertent néanmoins les usagers de « cannabis alimentaire » : ces aliments au cannabis « peuvent des réactions extrêmes ». Pour 2 raisons : ces produits ont une concentration en THC relativement plus élevée que le cannabis végétal. Ensuite, on ne sait jamais vraiment quelle quantité on doit ou on a ingéré. Enfin, une fois ingéré, difficile de revenir en arrière.
Dans une deuxième étape, les chercheurs souhaitent évaluer l'impact du cannabis alimentaire sur la capacité cognitive à long terme ainsi que les effets possibles d’une ingestion accidentelle, notamment chez l’enfant.
Un défi, comme toute recherche sur le cannabis, en raison en raison d'obstacles éthiques à la participation d'humains aux études et du manque de contrôle sur l'exposition antérieure de ces sujets humains au THC et à d'autres médicaments.
Source: Drug and Alcohol Dependence 1 June 2019 DOI : 10.1016/j.drugalcdep.2019.02.020 Self-administration of edible Δ9-tetrahydrocannabinol and associated behavioral effects in mice
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