Grâce à la gravure abdominale ou « abdominal etching », les chirurgiens plasticiens aident les patients à obtenir des abdominaux en « six pack ». Objectif parfois inatteignable pour certains hommes et certaines femmes qui suivent pourtant un régime alimentaire strict et une routine régulière d'entraînement, la technique, ici documentée dans la revue Plastic and Reconstructive Surgery® permet d’apporter le physique classique du « six pack abs » aux hommes ou des abdos à lignes verticales chez la femme.
« La gravure abdominale combinée à une liposuccion ciblée est une nouvelle technique qui permet de sculpter un abdomen idéal », commente l’auteur principal, le Dr Husain, Université de Miami : « Notre étude montre qu'il s'agit d'une méthode sûre et efficace pour créer une paroi abdominale parfaitement dessinée chez les hommes et chez les femmes ».
Les chercheurs décrivent leur expérience avec cette nouvelle technique chez 50 patients : 26 hommes et 24 femmes, âgés de 36 ans en moyenne. Ces patients en quête d’abdos parfaits étaient en bonne forme physique, suivaient un régime alimentaire sain et équilibré et pratiquaient des exercices réguliers, mais présentaient « certaines zones de graisse résistantes » rendant difficile la « définition » du muscle abdominal.
La procédure, de la sélection du patient et son évaluation préopératoire, au déroulement de la procédure et l’évaluation de ses résultats est décrite par les auteurs. Des résultats qui reposent sur une technique de liposuccion minutieuse, le chirurgien plasticien devant sculpter la graisse abdominale à la fois dans les couches superficielles et les couches plus profondes, en accentuant les lignes naturelles et souhaitées par le patient. La technique peut être adaptée selon les souhaits des patients, permettant une définition plus douce, moins profonde, ou au contraire plus dure et mieux définie.
Les soins postopératoires apparaissent essentiels : des pansements en mousse sont coupés à la taille nécessaire pour comprimer, durant 3 jours au moins, les lignes gravées par l’intervention. Cette opération est suivie d'une compression de 2 semaines après l'opération puis de 2 semaines par intermittence. Le suivi régulier s’impose afin d’évaluer l’éventuelle accumulation de liquides ou séromes. Pour garantir de bons résultats, ces séromes, une complication mineure a priori, doivent être traités, le cas échéant, de manière agressive.
Aucun des 50 participants ayant, dans cette étude, subi une gravure abdominale n’a présenté de complications majeures nécessitant une hospitalisation ou une nouvelle intervention. Des complications mineures sont survenues chez 22% des patients, telles que des irrégularités des contours qui s’estompent avec le temps. 10% des patients ont présenté des séromes et ont été rapidement traités par une procédure simple.
Le retour aux activités du quotidien : Les patients peuvent reprendre des exercices d’intensité légère, n’engageant pas trop d’effort cardiaque, 2 semaines après l’intervention et des exercices plus vigoureux 4 semaines après. Les chercheurs soulignent qu'il est important de s’entourer d'un nutritionniste et / ou d'un médecin du sport, afin d'optimiser la nutrition, le programme d'exercices et réduire les déséquilibres hormonaux. Ici, les patients suivis maintiennent, sur une durée de suivi de 6 ans de bons résultats de gravure abdominale.
Cette petite étude suggère que la procédure est globalement sûre, avec un minimum de complications postopératoires et permet des résultats esthétiques optimaux. Avec ces données, l’équipe espère apporter aux confrères plasticien un premier guide technique de la gravure abdominale.
Enfin, l’équipe souligne « la nécessité d’une gestion postopératoire étendue, avec l’intervention d'une équipe multidisciplinaire et une éducation thérapeutique du patient dans l’objectif de maintenir les résultats à long terme ».
Source: Plastic and Reconstructive Surgery® April 2019 doi: 10.1097/PRS.0000000000005486 Abdominal Etching- Surgical Technique and Outcomes
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