Des scientifiques de l'Université Lobachevsky décryptent la réponse au stress du corps humain à partir de l'état de la membrane des globules rouges (érythrocytes) et des cellules de l'épithélium buccal. A partir de là, les chercheurs identifient différents marqueurs des différentes phases de la réponse au stress et suggèrent, dans la revue Experimental Biology, qu’une évaluation basée sur ces indicateurs de développement du stress pourrait permettre d’évaluer la capacité d’adaptation d'un sujet, au stress.
Dans la vie du quotidien, nous rencontrons de nombreuses situations où les fonctions de l'organisme sont surmenées et où l’exposition à des facteurs « extrêmes » ou inhabituels, provoque le développement d'une réponse au stress. La réaction de stress de l'organisme se déroule en trois phases :
- le stade d'activation,
- le stade de résistance,
- le stade d'épuisement.
Evaluer chacune des phases de la réponse de l’organisme au stress : il est important de pouvoir évaluer chacune des phases de la réponse de l’organisme au stress pour comprendre et parvenir à maîtriser les processus d'adaptation du corps, lorsque ses réserves fonctionnelles sont mobilisées et l’empêcher de glisser dans la phase d'épuisement. C’est lorsque les réserves du corps sont épuisées, que le processus pathologique peut se développer, expliquent les auteurs. En pratique médicale, il est essentiel de pouvoir évaluer de manière objective les capacités d’adaptation de l’organisme à la fois au cours d’une maladie (exacerbation, rémission) et au cours du traitement de la maladie Cependant, il est extrêmement difficile de quantifier l'état de la réponse au stress dans le corps. L’objectif ici était donc d’avancer vers une technique permettant de quantifier cette réponse au stress et cette adaptation du corps, facile à mettre en œuvre en laboratoire d’analyse médicale.
Quels critères d’évaluation ? L’auteur principal, Anna Deryugina, chef du département de physiologie et d'anatomie de l'Université Lobachevsky (Russie) s’est appuyée sur de précédentes recherches menées à l’université ayant suggéré la mobilité électrophorétique des globules rouges et l’état des cellules de l’épithélium buccal comme des critères efficaces de l’intensité de la réponse du corps au stress. Son équipe a développé un système d’analyse qui permet d’évaluer les processus de prolifération et de différenciation de l’épithélium et la mobilité des globules rouges.
Prédire la capacité d’adaptation d’un sujet au stress : l’étude montre qu’en fonction de l'intensité de l'exposition au stress, la diminution de la mobilité des globules rouges s'accompagne d'une augmentation du nombre de cellules épithéliales qui présentent des changements pathologiques. Ainsi, en utilisant ces indicateurs, soit la mobilité électrophorétique des globules rouges et l’état des cellules de l’épithélium buccal, il devient possible de déterminer si une réaction de compensation visant à restaurer l'homéostasie altérée se développe dans le corps -c’est la capacité d’adaptation via la réponse au stress- ou si les ressources du corps sont insuffisantes pour permettre le processus d'adaptation face au stress.
Des ressources insuffisantes à « faire face » pouvant conduire au développement de certaines pathologies.
Source: Experimental Biology March, 2019 DOI : 10.21103/Article8(4)_OA16 Electrophoretic Mobility of Red Blood Cells and Micronucleus Test in Exfoliated Buccal Cells as Stress Intensity Markers
Plus sur le Stress sur Neuro Blog
Laisser un commentaire