Cette étude de l'Université Columbia va considérablement aider à identifier les patients atteints de glioblastome les plus susceptibles de répondre à une immunothérapie. Car certains glioblastomes – le type de cancer du cerveau le plus répandu – réagissent à l'immunothérapie, mais d’autres pas. Des données présentées dans Nature Medicine, qui identifient la possibilité de prédire la réponse à l'immunothérapie et ouvrent ainsi de nouvelles options pour mieux personnaliser les traitements.
L’auteur principal, le Dr Raul Rabadan, professeur de biologie au Collège des médecins et chirurgiens Vagelos de l'Université Columbia nous rappelle que moins d'un patient sur 10 présentant un glioblastome répond à l'immunothérapie. Pourtant ce traitement a démontré un succès remarquable au cours de ces dernières années dans le traitement de différents cancers agressifs. Cependant, il n’existe aucun moyen de prédire la réponse à ce traitement chez les patients atteints de glioblastome. Des patients généralement traités par chirurgie puis par radiothérapie et par chimiothérapie. Mais même avec une thérapie agressive, le pronostic est souvent mauvais, avec une survie médiane d'environ 14 mois.
L’immunothérapie pour « libérer » la réponse immunitaire contre le cancer : comme beaucoup d'autres cancers, les glioblastomes peuvent empêcher le système immunitaire de s'attaquer aux cellules cancéreuses. Les cancers freinent parfois le système immunitaire en agissant sur une protéine appelée PD-1. Les médicaments d'immunothérapie appelés inhibiteurs de PD-1 sont conçus pour relâcher ces freins, et libérer ainsi le système immunitaire. Étant donné le succès des inhibiteurs de la PD-1 dans d'autres cancers, les médecins espéraient que les médicaments d'immunothérapie aideraient plus largement les patients atteints de glioblastome…
Pour comprendre la réponse d’une petite proportion de ces tumeurs aux médicaments d'immunothérapie, l'équipe a examiné de manière exhaustive le microenvironnement de la tumeur chez 66 patients atteints de glioblastome avant et après le traitement par inhibiteurs de PD-1 (nivolumab ou pembrolizumab).
- 17 patients ont présenté une réponse aux médicaments de 6 mois ou plus ;
- les tumeurs non sensibles présentent davantage de mutations dans le gène PTEN, ce qui entraîne une augmentation des niveaux de macrophages, qui, dans le glioblastome, libèrent un certain nombre de facteurs de croissance qui favorisent la survie et la propagation des cellules cancéreuses ;
- les cellules cancéreuses des tumeurs avec mutations PTEN sont également étroitement regroupées, ce qui empêche les cellules immunitaires de pénétrer dans la tumeur et dans son microenvironnement ;
- les tumeurs réactives au traitement, en revanche, présentent davantage de mutations dans une voie de signalisation appelée MAPK (Mitogen Activated Protein Kinase), qui aide à réguler les fonctions cellulaires essentielles. Ces mutations sont détectables avant le traitement par inhibiteurs de PD-1 :
Le dépistage des mutations de voie MAPK pourrait donc constituer un moyen fiable de prédire quels patients sont susceptibles de répondre à l'immunothérapie. L'étude suggère également que les patients atteints de glioblastome porteurs de ces mutations MAPK pourraient bénéficier davantage de l'immunothérapie si les inhibiteurs de PD-1 sont combinés à un traitement ciblé MAPK, bien que la combinaison nécessite des tests cliniques. Les thérapies ciblées MAPK ont été approuvées pour le mélanome métastatique et sont actuellement testées pour traiter d'autres cancers.
« C’est un début de compréhension de l'immunothérapie du cancer, en particulier du glioblastome », concluent les chercheurs. Mais l’étude démontre déjà qu’il est possible de prédire quels patients peuvent bénéficier de l'immunothérapie et suggère de nouvelles cibles de traitement.
Source: Nature Medicine Feb, 2019 Immune and genomic correlates of response tobanti-PD-1 immunotherapy in glioblastoma
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