Chaque patient tire un bénéfice bien spécifique de chaque facteur d’un mode de vie sain, et cet effet pourrait, à terme être évalué pour chacun de manière scientifique. Cette équipe de l’Université d'Arizona en apporte une preuve de concept : les chercheurs mesurent les ratios d'isotopes dans un échantillon de cheveux et dans le souffle de leurs participants, afin d'évaluer leur régime alimentaire et leur métabolisme. Une démonstration encore au stade fondamental, présentée dans la revue Isotopes in Environmental and Health Studies, mais qui pourrait un jour donner lieu à un test en soins primaires permettant d’aider chaque patient à optimiser son mode de vie.
Chacun a ses objectifs de remise en forme, cependant les mêmes résolutions n’ont pas toujours les mêmes effets sur tous. Gwyneth Gordon, chimiste spécialiste des isotopes, travaille à partir du souffle et des cheveux pour déterminer le métabolisme et l'augmentation des calories brûlées par la pratique de l’exercice. Les chercheurs rappellent que les isotopes d'un composé chimique, partagent le même nombre de protons (mais présentent un nombre différent de neutrons) et, en conséquence, ont essentiellement les mêmes propriétés physiques et chimiques.
L’analyse isotopique pour évaluer le mode de vie : pour mener cette recherche, l’équipe a recruté des participants dont l'âge, l'indice de masse corporelle, l'appartenance culturelle et les antécédents d'exercice étaient très divers. Pour chaque participant, les chercheurs ont mesuré les isotopes du carbone dans le souffle avant et après l'effort. Les chercheurs ont ensuite rapproché l’évaluation des niveaux des isotopes dans le souffle de l'augmentation métabolique. Les participants ont également tenu un journal alimentaire, que les chercheurs ont rapproché de l’analyse isotopique de leurs cheveux, qui a fourni des données de base sur leurs habitudes alimentaires. Cette méthode d’analyse des isotopes des cheveux est connue et généralement utilisée pour comprendre les modes de vie de populations archéologiques. A l’aide de ces différentes techniques, les chercheurs ont découvert que :
- les participants brûlent de la graisse quand ils se lèvent le matin, pourquoi ? Parce qu’ils ont jeûné pendant leur sommeil ;
- durant l'exercice, tous les participants se mettent à brûler plus de glucides, mais pas tous dans les mêmes proportions. Ce résultat est constaté quel que soit le régime alimentaire ;
- un exercice modéré ne permet pas de brûler l’ensemble des réserves de glucides ;
Finalement, chaque participant a pu recevoir une évaluation personnalisée de l’impact d’un exercice modéré sur son métabolisme.
C’est donc un nouveau moyen -encore un peu complexe- d’apprécier de manière personnalisée la réponse métabolique à un régime alimentaire et à la pratique de l'exercice, en particulier sur la gestion du poids. Avec un tel système, les patients pourraient obtenir des informations détaillées sur l'impact de leurs choix de mode de vie et adopter ainsi le mode de vie le mieux adapté à leurs objectifs de santé.
Source: Isotopes in Environmental and Health Studies 02 Jan 2019 DOI : 10.1080/10256016.2018.1562448 Field-deployable measurements of free-living individuals to determine energy balance: fuel substrate usage through δ13C in breath CO2 and diet through hair δ13C and δ15N values (Visuel ASU)
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