Cette capsule ou pilule électronique, développée par une équipe d’ingénieurs du Massachusetts Institute of Technology est capable de relayer des informations de diagnostic ou de libérer des médicaments en réponse aux commandes d'un smartphone. Un développement présenté dans la revue Advanced Materials Technologies qui repose finalement sur un capteur pouvant être ingéré, se loger dans l’estomac pendant quelques semaines et de là, communiquer en Bluetooth avec un dispositif externe.
Une fonction en 2 temps, détection, traitement : l’équipe du MIT, avec des collègues du Brigham and Women's Hospital ont mis au point cette capsule ingérable pouvant être contrôlée à l'aide de la technologie sans fil Bluetooth. La capsule qui peut être fabriquée à l'aide de la technologie d'impression 3D remplit deux missions, la détection des infections, des réactions allergiques ou d’autres événements et une fois la condition détectée, la délivrance ciblée du bon médicament. Bref, « ce système peut fournir une surveillance et un traitement en boucle fermée, un signal permettant de guider la délivrance d'un médicament ou déterminer la dose de médicament », explique l’auteur principal, Giovanni Traverso, chercheur au Département de génie mécanique du MIT.
Elle peut communiquer avec d'autres dispositifs médicaux portables et implantables, qui vont -dans l’idéal- regrouper les données à communiquer au patient ou au médecin. Cette capsule marque une étape dans les technologies ingérables et connectées qui vont venir faciliter et mieux cibler la délivrance de médicaments qui doivent actuellement être injectés. Cette technique pourra notamment renforcer l’observance de traitements à long terme, comme les médicaments anti-VIH ou du paludisme.
Ce nouveau dispositif se déploie en forme de Y après avoir été avalé. Cela permet à l'appareil de rester dans l'estomac pendant environ un mois, avant de se briser en petits morceaux et de passer par le tube digestif. L'un de ces bras comprend 4 petits compartiments pouvant contenir divers médicaments. Ces médicaments peuvent être emballés dans des polymères qui leur permettent d'être libérés progressivement sur plusieurs jours (libération prolongée). Les chercheurs prévoient également de pouvoir concevoir des compartiments qui pourraient s’ouvrir à distance via une communication Bluetooth. Le dispositif peut également porter des capteurs de surveillance de l'environnement gastrique et relayer des données via un signal sans fil.
Enfin, c’est une application de l'impression 3D qui permet de créer des architectures à plusieurs composants et des dispositifs fonctionnels uniques, qui ne peuvent pas être fabriqués avec les techniques de fabrication conventionnelles. Ici, il s’agit de composants électroniques ingérables.
Les chercheurs envisagent d'utiliser ce type de capteur pour diagnostiquer les signes précoces de la maladie, pour pouvoir répondre rapidement avec le médicament approprié. Par exemple, la capsule pourrait être utilisée pour surveiller certaines personnes à haut risque d'infection, telles que les patients recevant une chimiothérapie ou des médicaments immunosuppresseurs. En cas de détection d’infection, la capsule pourrait commencer à libérer des antibiotiques. En cas de détection de réaction allergique, le dispositif pourrait libérer des antihistaminiques.
Les chercheurs travaillent actuellement au développement d'autres types de capteurs pouvant être intégrés aux capsules.
Source : Advanced Materials Technologies 13 December 2018 DOI : 10.1002/admt.201800490 3D‐Printed Gastric Resident Electronics
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