Quel que soit leur âge, les hommes risquent davantage de mourir que les femmes, mais, en revanche, la santé des femmes est moins bonne à l’âge avancé. Ce paradoxe « santé-survie » selon le sexe reste encore mal compris. Cette étude d’une équipe de l’Université d’Exeter apporte une réponse globale en identifiant des gènes qui agissent tard dans la vie avec des effets positifs sur la condition physique masculine, mais des effets négatifs sur la santé des femmes. Ce nouveau mécanisme, décrypté dans la revue Nature Communications, suggère ainsi « une sélection génétique » en faveur « d’un mâle fertile » tard dans la vie et au détriment de la santé de la femme, dont la capacité de reproduction s'arrête avec la ménopause.
Des allèles à bénéfice masculin et à préjudice féminin : l’équipe montre que via ce « qu'un conflit sexuel intralocus » la fertilité masculine tardive est génétiquement corrélée négativement à la santé féminine et apportent avec cette explication génétique une réponse au paradoxe santé-survie. De plus, ces gènes peuvent se propager s’ils sont exprimés après l’arrêt de la reproduction féminine, montrent également les chercheurs, …sur la mouche Drosophile et à partir de modèles mathématiques.
« Ces gènes partagés relient les sexes dans un bras de fer évolutif », résume le professeur David Hosken, de l'Université d'Exeter. Précisément, la sélection tente de pousser les femmes et les hommes dans des directions différentes, mais le génome partagé implique que chaque sexe empêche l'autre sexe d'atteindre son maximum.
Une sélection toujours en faveur de la reproduction : finalement, le choix évolutif d’un effort de reproduction accru chez les hommes à la fin de leur vie, une fonction qui reste valide chez l’homme, améliore leur condition physique. Ce même choix entraîne un effet néfaste sur la condition physique des femmes qui ont passé la ménopause et ne se reproduisent plus pour transmettre leurs gènes.
Ainsi, à l'âge avancé, tous les gènes qui améliorent la condition physique des hommes en fin de vie vont dominer, même si, chez la femme du même âge, ils sont néfastes à la santé.
Source: Nature Communications 28 November 2018 Intralocus sexual conflict resolves the male-female, health-survival paradox
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