Les effets à long terme de l'adoption puis de l'abandon de bonnes habitudes alimentaires et les effets des régimes dits « yoyo » sur les maladies cardiovasculaires sont inconnus. On pense généralement que ce phénomène de variation pondérale chez les personnes en surpoids -au même titre que l’arrêt puis la reprise du tabagisme- est peut-être plus dommageable pour la santé à long terme que le maintien d’un comportement malsain (?). Cette étude de l’Université Purdue répond à cette interrogation : ses données, présentées dans la revue Nutrients confirment que les fluctuations de l'alimentation mènent à une fluctuation du risque de maladie cardiaque et de diabète.
Ainsi, les facteurs de risque de maladie cardiovasculaire suivent de près les changements d’habitudes alimentaires, montre cette étude menée par Wayne Campbell de l'Université Purdue. Et notre poids n'est pas le seul aspect de notre santé qui peut fluctuer avec notre alimentation : « Même à court terme, vos choix alimentaires influencent vos résultats de santé cardiovasculaire et métabolique », souligne l’auteur.
Alors que l’échec d’un régime alimentaire de perte de poids n'est pas rare, de nombreux patients entreprennent de multiples tentatives d’adoption d’habitudes alimentaires saines et ne s’y tiennent pas. Alors pour évaluer l'incidence de ces fluctuations de l'alimentation sur les facteurs de risque de diabète et de maladies cardiovasculaires, tels que la pression artérielle et le cholestérol, l'équipe a réanalysé les données de 2 de ses précédentes études dont les participants avaient adopté soit un schéma alimentaire de style DASH (contre l’hypertension), soit de type méditerranéen. Les participants avaient adopté l’un des é régimes pendant 4-5 semaines, puis avaient ensuite repris leurs anciennes habitudes alimentaires pendant 4 semaines puis avaient repris à nouveau leur régime alimentaire.
Des « montagnes russes » cardiovasculaires apparaissent à l’analyse, qui suivent simultanément les fluctuations d’habitudes alimentaires. Ce qui est flagrant, soulignent les chercheurs, c’est la rapidité avec laquelle la santé des participants s'améliore après l'adoption d'un régime alimentaire plus sain. Mais c’est aussi la rapidité avec laquelle la santé se dégrade avec un régime malsain : il ne faut que quelques semaines pour générer une HTA et du cholestérol.
Si l’on regarde ces données de manière positive -et c’est l’angle adopté par les chercheurs », ces résultats encouragent plutôt à essayer à nouveau en cas d’échec. Car le corps ne devient semble-t-il pas résistant aux effets bénéfiques d’un régime alimentaire sain, juste parce que la tentative n’a pas réussi la première fois.
Certes, la meilleure option est d’observer un régime alimentaire sain à long terme, « mais si vous glissez, reprenez-vous à nouveau ».
Source: Nutrients 2018 DOI: 10.3390/nu10111725 Short-Term Effects of Healthy Eating Pattern Cycling on Cardiovascular Disease Risk Factors: Pooled Results from Two Randomized Controlled Trials
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