Ce sondage mené par une équipe du Department of Family Medicine and Community Health de l’Université du Minnesota constate chez près d’un adulte sur 10, une détresse associée à une difficulté à maîtriser les sentiments et comportements sexuels. Des données présentées dans le JAMA Network Open qui révèlent une prévalence très élevée de cette forme de trouble compulsif du comportement sexuel ou « hypersexualité ».
Le sondage mené auprès de 2.325 adultes recense ainsi 201 participants, soit 8,6% de l’ensemble des répondants, 10,3% des hommes et 7% des femmes, qui répondent aux critères de diagnostic d’un trouble compulsif du comportement sexuel, tel qu’évalué par les niveaux de détresse et de difficulté associés à la maîtrise des sentiments, pulsions et comportements sexuels.
Certes, ce mode de dépistage des troubles du comportement sexuel peut ne pas toujours être précis, cependant le sondage aboutit à une prévalence élevée. Les chercheurs expliquent que ce trouble du comportement sexuel compulsif est un schéma d'échec persistant dans le contrôle des pulsions sexuelles intenses qui peut entraîner chez le sujet une profonde détresse et un véritable handicap social.
Évaluer la fréquence de ces troubles, encore tabous, peut aider à mieux définir les symptômes spécifiques, le tableau clinique et le dépistage de cette « hypersexualité » et proposer des thérapies de manière plus précoce. Le message des auteurs est clair : les professionnels de santé doivent être attentifs au nombre élevé de personnes préoccupées par un manque de contrôle de leur comportement sexuel, évaluer soigneusement la nature du problème, envisager son étiologie éventuelle et savoir proposer des thérapies adaptées à ces hommes et ces femmes.
Ce sondage montre peu de différences entre les sexes dans la déclaration des niveaux de détresse et de difficulté à contrôler ses sentiments, ses pulsions et ses comportements sexuels. Un résultat qui surprend certes et contraste avec l'idéologie qui considère les femmes plutôt comme des « gardiennes de la sexualité » censées contrôler leurs pulsions sexuelles et donc qui seraient moins susceptibles de développer un comportement sexuel compulsif.
Source: JAMA Network Open November 9, 2018 DOI : 10.1001/jamanetworkopen.2018.4468 Prevalence of Distress Associated With Difficulty Controlling Sexual Urges, Feelings, and Behaviors in the United States
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