On sait qu’afin de limiter l’exposition des nourrissons notamment, aux contaminants comme les polluants organiques persistants (POP), les Agences sanitaires ont publié des avis sur la consommation de poisson chez les femmes enceintes et en population générale. Ainsi, en France, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (ANSES) a limité la consommation à 2 fois par semaine chez les femmes pendant la grossesse. Cependant, cette recherche, présentée dans Pediatric Research suggère qu’un ajustement léger du régime alimentaire des femmes enceintes pourrait être bénéfique pour leurs bébés : consommer régulièrement des poissons gras pendant la grossesse- donc 2 fois par semaine- pourrait contribuer à améliorer le développement de la vue et des fonctions cérébrales de l'enfant à naître.
Consommer régulièrement des poissons gras pendant la grossesse, suggère ainsi aux futures mères, cette petite étude menée par Kirsi Laitinen de l'Université et de l'hôpital universitaire de Turku (Finlande), qui confirme ainsi de précédents résultats qui montrent à quel point le régime alimentaire et les choix de mode de vie d'une future mère sont importants pour le développement de son bébé. Le régime alimentaire de la mère pendant la grossesse et l'allaitement sont les deux principales voies par lesquelles les acides gras polyinsaturés à longue chaîne peuvent être apportés fœtus puis au cerveau du nourrisson pendant la période de croissance du cerveau. Ces acides gras sont indispensables à la formation des cellules nerveuses, notamment de celles associées à la rétine et à la vision. Ces acides gras jouent également un rôle important dans la formation des synapses indispensables à la communication entre les neurones du système nerveux.
L’étude analyse les données alimentaires de 56 mères, -dont durant la grossesse- et de leurs enfants issus d'une cohorte plus vaste. Les fluctuations de poids, le taux de glycémie et la tension artérielle ont également été pris en compte avant et pendant la grossesse, tout comme certains facteurs de mode de vie, dont le tabagisme. L'équipe s’est concentré, en particulier, sur les niveaux de sources nutritionnelles d'acides gras polyinsaturés à longue chaîne dans le régime alimentaire et le sérum sanguin de la mère, ainsi que sur leurs concentrations dans le sang des enfants à l'âge d'un mois. Les enfants ont été évalués pour la vue à l’âge de 2 ans.
- Les analyses des résultats des tests visuels révèlent que les nourrissons dont les mères mangeaient du poisson 3 fois ou plus par semaine au cours du dernier trimestre de leur grossesse s'en sortent mieux ;
- Ces observations sont confirmées par le statut sérique en acides gras phospholipidiques.
La consommation régulière de poisson par les femmes enceintes est donc bénéfique pour le développement de l’enfant à naître. Un bénéfice sans doute attribuable aux acides gras polyinsaturés à longue chaîne présents en forte concentration dans les poissons, mais aussi à d'autres nutriments comme la vitamine D et E déjà documentés comme importants pour le développement.
L’étude souligne ainsi que des changements subtils dans le régime alimentaire des femmes enceintes, au-delà de la prématurité ou des carences nutritionnelles, peuvent favoriser la régulation du développement neurologique de l’enfant.
Source: Pediatric Research 20 September 2018 Perinatal nutrition impacts on the functional development of the visual tract in infants
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