Cette équipe de l’Université de l'Utah suggère le trouble du déficit de l’attention avec hyperactivié (TDAH) comme une clé pour identifier le risque futur de maladie de Parkinson. Alors que 10 à 11% des enfants sont diagnostiqués avec un TDAH, les effets à très long terme du trouble, et de son traitement médicamenteux, restent peu étudiés. Cette équipe confirme, les personnes atteintes à l’enfance du TDAH ont bien un risque accru de développer une maladie de Parkinson, bien plus tard dans la vie. Des résultats préliminaires présentés dans la revue Neuropsychopharmacology, qui, à ce stade ne remettent pas en cause le traitement « en particulier pour les enfants qui ne peuvent pas contrôler leurs symptômes ».
La maladie de Parkinson est généralement considérée comme une maladie neurodégénérative associée au vieillissement, remarque le Dr Glen Hanson, professeur de pharmacologie et de toxicologie à l'Université : « C'est peut-être la première fois qu'une maladie infantile et son traitement peuvent être liés à une expression gériatrique d'une maladie neurodégénérative ».
Cette étude rétrospective et représentative de la population menée auprès de 31.769 patients atteints de TDAH, dont 4.960 ont reçu des stimulants et 158.790 participants témoins exempts de TDAH appariées au groupe TDAH sur le sexe et l'âge constate en effet que :
- les patients atteints de TDAH sont plus de 2 fois plus susceptibles de développer une maladie de Parkinson vs des personnes exemptes de TDAH durant leur enfance ou leur adolescence ;
- le risque estimé est de 6 à 8 fois plus élevé chez les patients atteints de TDAH ayant reçu des traitements stimulants, dont le méthylphénidate (Ritaline), des sels d'amphétamine (Adderall) et le dexméthylphénidate (Focaline).
- L’estimation serait que sur 100.000 jeunes avec TDAH suivis tout au long de la vie, 1 à 2 développeront la maladie de Parkinson avant 50 ans ;
- sur 100.000 jeunes traités pour TDAH et suivis tout au long de la vie, 8 à 9 développeront la maladie de Parkinson avant l'âge de 50 ans ;
- les patients présentant un type plus sévère de TDAH pourraient avoir un risque accru de maladies du motoneurone.
Une explication possible : le TDAH est un trouble cérébral associé aux modifications de la libération de dopamine, qui régule la réponse émotionnelle. La maladie de Parkinson est un trouble progressif du système nerveux associé à des tremblements, une raideur et un ralentissement des mouvements, elle-même associée à une carence en dopamine.
Des résultats considérés encore comme préliminaires mais qui confirment cependant ceux d’études antérieures qui suggéraient déjà un lien entre l'abus d'amphétamine et l'apparition de la maladie de Parkinson. Et quant au traitement du TDAH, dont les effets sur le risque de Parkinson restent à dissocier, « il reste toujours un avantage, en particulier pour les enfants qui ne peuvent pas contrôler leurs symptômes de TDAH », concluent les chercheurs, dans l’attente de recherches complémentaires.
Source: Neuropsychopharmacology 12 September, 2018 Increased risk of diseases of the basal ganglia and cerebellum in patients with a history of attention-deficit/hyperactivity disorder (Visuel University of Utah Health)
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