C’est une nouvelle étude à plaider en faveur d’une restriction de la plage alimentaire dans la journée pour lutter contre le surpoids et les troubles métaboliques associés. Un type de jeûne intermittent mais calé sur le cycle circadien. Cette équipe du Salk Institute (La Jolla) confirme en effet que manger dans une fenêtre réduite à 10 heures dans la journée, peut protéger contre l'obésité et le diabète.
Ainsi, en limitant leur accès quotidien à la nourriture, des souris privées de leur horloge biologique, un mécanisme indispensable au bon équilibre métabolique, restent protégées contre l'obésité et les troubles métaboliques associés. Des données qui suggèrent que les problèmes de santé associés aux perturbations des rythmes circadiens peuvent être corrigés en respectant une plage horaire réduite et régulière de 10 heures, pour l’alimentation. Alors que pour beaucoup d'entre nous, soulignent les auteurs dans leur communiqué, la journée commence par une tasse de café le matin et se termine par une collation avant le coucher 14 ou 15 heures plus tard, limiter sa consommation de nourriture sur 10 heures de la journée et jeûner ensuite durant 14 heures peut contribuer à une meilleure santé et cela indépendamment de notre horloge biologique.
Une meilleure synchronisation de l’alimentation avec les horloges cellulaires concernées : le rythme circadien régule les cycles cellulaires associés à l’activité de différents gènes. Par exemple, chez les humains, les gènes « de la digestion » sont plus actifs plus tôt dans la journée alors que les gènes de réparation cellulaire sont plus actifs durant la nuit. Des souris ayant accès 24 heures sur 24 à un régime riche en graisses deviennent obèses et développent une série de maladies métaboliques mais si ces mêmes souris ont un accès restreint au même régime riche en graisses durant 8 à 10 heures de la journée, elles redeviennent minces, saines et en bonne santé. Cet avantage s’explique par une meilleure synchronisation de l’alimentation avec les horloges cellulaires concernées.
L’étude suggère qu'en contrôlant les cycles d'alimentation et de jeûne, nous pouvons remplacer l'absence d'horloge interne par une « sorte » d’horloge externe. Ainsi, de simples mesures de mode de vie, comme s’alimenter durant une plage limitée de la journée, pourrait rétablir l’équilibre, éviter le développement de troubles métaboliques et permettre de maintenir une bonne santé. Beaucoup d’entre nous peuvent avoir un ou plusieurs gènes défectueux responsables de maladies qui nous rendent impuissants et destinés à être malades. « Un mode de vie sain pourrait aussi combattre les effets négatifs de gènes de prédisposition ».
Une alimentation dans les 8 à 10 heures peut-elle prévenir ou inverser de nombreuses maladies liées au vieillissement ? C’est l’objet de prochaines recherches, grâce à l’analyse de données quotidiennes sur l'alimentation et l'état de santé de milliers de personnes qui peuvent « participer » sur le site mycircadianclock.org.
Source: Cell Metabolism 30 August 2018 DOI : 10.1016/j.cmet.2018.08.004 Time-Restricted Feeding Prevents Obesity and Metabolic Syndrome in Mice Lacking a Circadian Clock
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